La Tunisie est "sur le bon chemin", affirme son Premier ministre

La chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre tunisien Youssef Chahed lors d'une conférence de presse après leurs entretiens à la Chancellerie fédérale allemande à Berlin, le 14 février 2017

La Tunisie est "sur le bon chemin" même si sa situation économique reste délicate, a affirmé jeudi le chef du gouvernement Youssef Chahed devant le Parlement, en disant notamment compter sur une reprise du tourisme cette année.

M. Chahed, à la tête d'un cabinet dit d'"union nationale" depuis un peu plus de six mois, était venu demander aux députés la confiance pour deux nouveaux membres du gouvernement, suite à un récent remaniement. Il en a profité pour dresser un état des lieux de l'action gouvernementale depuis son arrivée.

"Nous sommes sur le bon chemin", a assuré M. Chahed.

"Mais la situation reste difficile (...) parce que la croissance est bloquée depuis six ans, parce que nous avons toujours plus de 600.000 chômeurs, que la situation des finances publiques, malgré des améliorations, reste délicate et critique (...) et qu'il nous reste un grand déficit dans la balance commerciale", a-t-il ajouté.

L'économie tunisienne a été durement affectée par l'instabilité qui a suivi la révolution de 2011. Une série d'attentats jihadistes sanglants en 2015 et 2016 a provoqué une crise dans le secteur déjà affaibli du tourisme.

Mais "la situation sécuritaire s'est grandement améliorée (...), un grand nombre de cellules terroristes a été démantelé", s'est félicité M. Chahed. Et la sécurité "a un impact immédiat et direct sur les autres secteurs, le tourisme, l'investissement et la situation économique de manière générale".

Le chef du gouvernement a fait état d'un redémarrage de la production et du transport des phosphates, évoquant "des taux record proches de ceux de 2010".

Et "nous nous attendons à ce que le nombre de touristes en 2017 augmente de 30% pour arriver à 6,5 millions, bien sûr si la sécurité le permet", a-t-il dit.

"Avec le retour de la production (industrielle), la reprise du secteur touristique et si Dieu le veut de l'agriculture, nous pouvons réaliser un taux de croissance de 2,5% en 2017", contre 1% en 2016, a-t-il ajouté. "Ce n'est pas suffisant mais c'est (un) début".

Pour cela, il faut aussi "une levée des obstacles législatifs et administratifs qui allongent les délais de réalisation des projets", a poursuivi M. Chahed, en soulignant l'"importance d'adopter la loi d'urgence économique".

Cette législation est censée permettre durant trois ans "des facilités administratives pour les projets nationaux prioritaires" qui ont "une grande capacité" de recrutement, surtout dans l'intérieur du pays.

Avec AFP