RDC : la violence persistante au Kasaï inquiète l'ONU

Des casques bleus en patrouille sur une auto-blindée, Kinshasa, RDC, 20 décembre 2016.

Plusieurs dizaines de personnes ont déjà été tuées dans de violents affrontements entre la milice d’un coutumier tué par les forces et ces dernières, dans la région du Grand Kasaï regroupant trois provinces, s’alarment les Nations unies dans un communiqué de sa mission en RDC.

La Mission des Nations unies au Congo (Monusco) parle des informations non confirmées qui "font état de 30 à 50 personnes tuées dans ces affrontements".

Elle précise que la dernière vague d’affrontements a éclaté le 9 février entre la milice de Kamwina Nsapu et les forces de l'ordre congolaises dans la région de Tshimbulu à environ 160 km au sud de Kananga, capitale du Kasaï-central.

Les affrontements s’y poursuivent encore, selon la Monusco qui a envoyé mercredi une équipe sur le terrain pour évaluer la situation.

La Monusco affirme être "inquiète de la persistance au Kasaï d'un conflit marqué par des atrocités commises par les milices Kamwina Nsapu, parmi lesquelles le recrutement et l'utilisation d'enfants soldats".

Elle dénonce aussi tout comme par un usage disproportionné de la force par les Forces armées de la RDC (FARDC) dans leur réponse" aux attaques de cette milice contre les symboles et les institutions de l'État.

La Monusco "condamne fermement les actions des miliciens de Kamwina Nsapu" et "appelle les forces de l'ordre congolaises à agir dans le respect des normes acceptables du droit national et international".

La mission onusienne propose par ailleurs "son soutien pour une enquête crédible sur cette situation regrettable".

Les violences à répétition ont lieu dans la région depuis septembre 2016.

Les miliciens de Kamwina Nsapu, un chef coutumier tué dans une opération de police le mois précédent après avoir contesté l'autorité du gouvernement central et provincial, se battent contre les forces de l'ordre.

La vague des violences - qui a fait au moins 170 morts confirmées, selon l’AFP - a secoué la ville de Kananga, capitale du Kasaï-central, avant de se propager aux régions voisines du Kasaï et du Kasaï-Oriental.

L'extension du conflit a été facilitée par un fort ressentiment de la population locale contre le pouvoir central et les autorités provinciales après une succession de nominations de personnes réputées proche de la majorité politique en remplacement de chefs décédés, au détriment de leur héritier naturel.