Le bilan passe à 55 morts après le naufrage en Tunisie

Les gens reçoivent les corps de leurs proches dans la ville tunisienne de Sfax après que plus de 50 migrants se soient noyés en Méditerranée la veille, la majorité au large des côtes tunisienne et turque, le 4 juin 2018.

Sept nouveaux cadavres ont été repêchés par la marine tunisienne, faisant passer à 55 le nombre de migrants morts noyés dimanche dans le naufrage de leur embarcation au large de Sfax (est).

Un porte-parole du ministère de l'Intérieur avait fait état précédemment de 52 cadavres repêchés dont 36 Tunisiens et 12 étrangers, des migrants originaires d'Afrique subsaharienne. Les autres n'ont pas encore été identifiés.

"Les recherches ont abouti au repêchage de sept corps, portant à 55" le nombre de personnes ayant été récupérées mortes, a ensuite indiqué dans un nouveau communiqué le ministère.

Soixante-huit personnes au total ont été secourues -dont 60 Tunisiens-, et le bilan des victimes est toujours provisoire, des survivants ayant évoqué la présence d'au moins 180 personnes à bord au moment du naufrage, dans la nuit de samedi à dimanche, au large de l'archipel de Kerkennah (est).

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Selon une journaliste de l'AFP sur place, les recherches ont repris tôt mardi matin, un hélicoptère survolant la mer autour de l'archipel.

Le Premier ministre Youssef Chahed s'est rendu sur place.

Les gens attendent de recevoir les corps de leurs proches dans la ville tunisienne de Sfax le 4 juin 2018.

"Des raisons sociales ont poussé ces jeunes dans cette aventure, auxquelles s'ajoutent un état de frustration et de désespoir", a-t-il reconnu.

Lors d'une réunion du gouvernement lundi à Tunis, M. Chahed avait appelé à démanteler "le plus vite possible" les "réseaux criminels qui profitent de ces jeunes cherchant à émigrer et qui mettent leur vie en danger".

Le HCR "préoccupé"

Les autorités tunisiennes ont déjà annoncé être à la recherche de huit "personnes impliquées dans l'organisation du voyage, qui ont été identifiées et sont originaires de l'archipel de Kerkennah".

Il s'agit du naufrage de migrants le plus meurtrier en Méditerranée depuis le 2 février, quand 90 personnes, en majorité des Pakistanais, étaient mortes noyées au large de la Libye, selon l'OIM.

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Lundi, un porte-parole de cette organisation a évoqué la perspective d'un bilan supérieur à une centaine de morts.

"L'Agence des Nations unies pour les réfugiés est profondément attristé par cette toute dernière tragédie en Méditerranée", a de son côté réagi mardi le porte-parole du HCR, William Spindler, dans un communiqué.

Le HCR s'est dit "préoccupé par le nombre élevé de personnes qui trouvent la mort sur l’itinéraire de la Méditerranée centrale".

"On compte à ce jour plus de 700 morts ou personnes disparues depuis début 2018", a indiqué M. Spindler.

Ce naufrage est intervenu le jour même de la visite en Sicile --île qui fait face à la Tunisie et la Libye-- du nouveau ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, qui a fait la promotion de sa ligne anti-immigration, arguant que son pays ne pouvait être "le camp de réfugiés" de l'Europe.

Des Tunisiens en quête d'emploi et d'une vie meilleure tentent régulièrement de traverser la Méditerranée en direction de l'Italie.

En mars, 120 personnes, en majorité des Tunisiens, tentant de rejoindre clandestinement les côtes italiennes avaient été secourues par la marine tunisienne.

Avec AFP