Cette visite intervient alors que Washington vient d'alléger à nouveau ses sanctions économiques contre la Birmanie pour aider le gouvernement sorti des urnes.
Le parti de l'ancienne opposante, la Ligue nationale pour la démocratie (NLD), a été porté au pouvoir par les législatives du 8 novembre, les premières élections libres en Brimanie en plus de cinquante ans, quatre ans après l'auto-dissolution de la junte militaire en 2011.
Aung San Suu Kyi, ministre des Affaires étrangères, occupe également la fonction nouvelle de conseillère spéciale d'Etat qui lui permet de piloter le gouvernement en dépit d'une Constitution héritée de la junte qui lui interdit d'être présidente. Son allié de longue date Htin Kyaw exerce la fonction de président.
M. Kerry, qui devrait tenir une conférence de presse avec Mme Suu Kyi dans l'après-midi, "va rencontrer la conseillère d'Etat, pas le président", a déclaré à l'AFP Zaw Htay, porte-parole de la présidence, expliquant que Htin Kyaw n'était toujours pas rentré d'un sommet en Russie.
D'après le département d'Etat américain, la visite du secrétaire d'Etat vise à exprimer une nouvelle fois l'appui de Washington à la transition démocratique dans ce pays d'Asie du sud-est et à favoriser de "nouvelles réformes démocratiques et économiques".
M. Kerry devrait rencontrer le chef de l'armée Min Aung Hlaing alors que Washington cherche à obtenir de nouveaux changements de la part des militaires, qui conservent des pouvoirs politique et économique non négligeables.
Le président américain Barack Obama s'est rendu à deux reprises en Birmanie ces dernières années. Alors qu'il ne lui reste que quelques mois à passer à la Maison Blanche, le chef de l'exécutif américain renforce sa stratégie dite du "pivot", ou "rééquilibrage" de l'Amérique vers cette région où la Chine fait la démonstration de sa puissance.
M. Kerry doit ensuite se rendre au Vietnam, où il rejoindra M. Obama pour une visite de trois jours qui devrait vraisemblablement se focaliser sur le commerce, la sécurité et les droits de l'Homme.
La Birmanie, ex-Etat paria coupé du monde, a connu depuis 2011 une mini-révolution après l'autodissolution de la junte et l'arrivée d'un gouvernement semi-civil.
Le pays fait toujours face à d'énormes défis, infrastructures décrépies, pauvreté, conflits dans les régions frontalières avec des groupes armés ethniques, tensions religieuses et le maintien de l'influence des militaires et de leurs alliés qui dominent toujours l'économie.
Washington a levé de nombreuses sanctions depuis 2011 mais maintient sa liste noire de personnes accusées d'entraver la démocratisation du pays.
Aux termes des mesures les plus récentes, des restrictions pesant sur les banques birmanes ont été annulées.
L'administration américaine a également annoncé la prolongation indéfinie d'une dérogation accordée en décembre et autorisant certaines transactions commerciales avec des groupes birmans figurant sur sa liste noire.
Avec AFP