Lors d'une audition longue de plusieurs heures et parfois très tendue, Christopher Wray et Rod Rosenstein ont répondu publiquement à des questions concernant l'enquête sur l'ingérence de Moscou dans la présidentielle américaine de 2016 et les soupçons de collusion entre des membres de l'équipe de campagne de Donald Trump et la Russie.
Les questions les plus virulentes sont venues du côté des membres républicains de la Commission judiciaire de la Chambre des représentants, et ont visé particulièrement le républicain Rod Rosenstein, numéro deux de la Justice, qui a autorité sur le procureur spécial chargé depuis plus d'un an du dossier russe, Robert Mueller.
"Si vous avez des preuves que quiconque dans l'équipe de campagne de Trump a mal agi, montrez-les au fichu grand jury. Si vous avez des preuves que ce président a agi de façon inappropriée, montrez-les aux Américains", s'est énervé le parlementaire républicain Trey Gowdy.
Donald Trump s'en était pris plus tôt directement à Robert Mueller, ancien chef du FBI longtemps très respecté dans les milieux républicains.
"Quand est-ce que Bob Mueller va révéler ses conflits d'intérêt? Pourquoi ça prend si longtemps?", a tweeté le président Trump.
Interrogé à ce sujet, Rod Rosenstein a répondu: "Je ne suis au courant d'aucun conflit d'intérêt qui justifierait de se récuser".
"Nous sommes habitués aux critiques au ministère de la Justice et cela n'affecte pas notre travail", a-t-il souligné à un autre moment de son audition.
Le chef du FBI, Christopher Wray, a lui aussi défendu l'indépendance de ses services.
"Comme je l'ai dit à de nombreuses reprises, je m'engage à faire ce travail en suivant les règles sur tous les aspects, et aucune pression politique, d'où qu'elle vienne, ne m'en dissuadera", a affirmé le successeur de James Comey, limogé en mai 2017 par Donald Trump.
Rod Rosenstein a par ailleurs rejeté les accusations d'élus républicains le soupçonnant de tarder, à dessein, à leur livrer des documents liés à cette enquête ainsi qu'à celle, menée pendant la campagne, sur les mails d'Hillary Clinton, en soulignant qu'il y en avait plus d'1,2 million.
Pendant l'audition, les républicains ont approuvé à la Chambre une mesure symbolique réclamant à la Justice qu'elle leur livre toutes ces informations d'ici le 6 juillet.
Avec AFP