Un article reprochant au Comité international de La Croix-Rouge (CICR) de pactiser avec les groupes armés jihadistes au Burkina Faso, paru le 4 août sur le site de l'hebdomadaire français Valeurs actuelles et largement repris par des médias locaux, avait suscité de vives réactions au sein de la population burkinabé.
"On entretient des dialogues (avec les groupes armés) non pas pour faire plaisir ni pour conférer quelques légitimité que ce soit à des groupes armés ou à un gouvernement. On fait cela par nécessité, pour un besoin humanitaire", a déclaré M. Maurer lors d’une conférence de presse.
"Nous ne pactisons pas avec eux contrairement à ce qui est sous entendu dans l’article nous essayons de prendre langue avec les groupes armés non étatiques parce que nous voulons apporter de l’assistance humanitaire à ces personnes qui sont dans le besoin", a soutenu le chef de la délégation du CICR au Burkina Faso, Laurent Saugy.
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"Nous sommes conscients que travailler dans une situation de conflit et essayer de négocier un espace humanitaire neutre et impartial comporte beaucoup de difficultés et nécessite de la délicatesse", a reconnu M. Maurer, précisant que ces tentatives de dialogue relèvent du droit international humanitaire.
"C’est pas aujourd’hui qu’on a inventé le dialogue avec tous les porteurs d’armes. Nous le faisons depuis des décennies. Nous avons des pratiques et des protocoles que nous appliquons ici comme ailleurs", a assuré M. Maurer.
"Le vrai problème c’est pas si le CICR parle à tel ou tel groupe armé. La question est de savoir si les groupes peuvent parler aux humanitaires pour permettre un accès aux territoires contrôlés par eux-mêmes et où des populations ont des besoins", a-t-il ajouté.
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Au Burkina Faso, où les violences jihadistes ont fait plus de 1100 morts et contraint plus d’un million de personnes à fuir leurs foyers, l’accès humanitaire aux communautés touchées est complexe dans certaines régions.
Des pans entiers du territoire, particulièrement dans le nord et le centre nord, sont sous contrôle des groupes armés jihadistes.
L’intensification des violence entrave l’accès aux services essentiels, notamment aux soins de santé, 14% des établissements sanitaires ayant été fermés ou ne fonctionnant que partiellement, selon le CICR.