Des membres du clergé camerounais ont utilisé les obsèques de leur collègue Jean Marie Benoît Bala mercredi à Yaoundé comme tribune pour contester de nouveau la version officielle d'une mort probablement par noyade.
"Qui tue les prêtres de ce pays?", a questionné durant l'office Mgr Joseph Akonga, évêque et ami du défunt.
Mgr Jean Marie Benoît Bala "était un excellent nageur", a-t-il martelé dans son homélie, ajoutant sous un tonnerre d'applaudissement: "Jean (Marie Benoît Bala, NDLR) ne pouvait pas se noyer".
Le 2 juin, le corps de Mgr Bala, 58 ans, évêque de Bafia (centre), a été repêché dans le fleuve Sanaga, plus de 48 heures après sa disparition. Dans son véhicule avait été retrouvé le message "je suis dans l'eau".
"La noyade est la cause la plus probable du décès de l'évêque", avait estimé le 4 juillet le procureur de la République, concluant à l'"absence de toutes traces de violence" sur le corps du prélat, après l'ouverture d'une enquête judiciaire pour "mort suspecte".
Quelques jours plus tard, l'épiscopat camerounais a contesté cette version affirmant que leur collègue "a été brutalement assassiné" et que sa dépouille "portait des marques de violence".
Des milliers de fidèles et de curieux étaient présents dans et autour de la Cathédrale de Yaoundé où de nombreux policiers et gendarmes assuraient la sécurité.
La messe s'est déroulée en présence d'une multitude d'évêques, de prêtres et de personnalités, dont le ministre de la Justice, Laurent Esso, représentant le président camerounais Paul Biya.
La dépouille de Mgr Bala, 58 ans, a été exposée à la Cathédrale Notre Dame des Victoires de Yaoundé. Il sera inhumé jeudi à Bafia (centre) où il officiait comme évêque.
Avec AFP