Le club de Pékin Guoan FC racheté plus cher que l'AC Milan

Matic Darko de Beijing Guoan de la Chine, à droite, devance Takuji Yonemoto du FC Tokyo du Japon dans un duel pour la balle lors d’un match de football pour la qualification de la Ligue des champions de l'AFC 2012 à Tokyo, 17 avril 2012.

Le club pékinois de football Guoan FC a été racheté par un promoteur immobilier chinois, selon une opération confirmée cette semaine, ce qui le valorise désormais à 754 millions d'euros - soit davantage que le prestigieux AC Milan (Italie), indique la Bourse de Hong Kong.

Sinobo Land, un grand groupe immobilier fondé en 2008 et basé à Pékin, a racheté 64% de Guoan FC au géant chinois des services financiers CITIC, une transaction s'élevant à 3,56 milliards de yuans (481 millions d'euros), selon un communiqué publié mercredi.

CITIC, qui contrôlait entièrement le club pékinois, conservera 36% des parts, précise-t-il dans cette déclaration, tout en précisant que la formation serait rebaptisée "Beijing Sinobo Guoan".

L'opération, finalisée le 27 décembre dernier mais seulement confirmée ces derniers jours, valorise donc l'emblématique club de la capitale chinoise à plus de 5,5 milliards de yuans, soit 807 millions de dollars (754 millions d'euros).

Comme l'a rapporté Bloomberg News, un tel montant fait de Guoan FC une formation mieux valorisée que les plus grands clubs européens, d'une qualité sportive pourtant éminemment supérieure.

De fait, c'est davantage que les 740 millions d'euros offerts l'an dernier par un consortium chinois pour racheter 99% des parts de l'AC Milan.

Et c'est également très au-delà de la valorisation du club espagnol Atletico Madrid, telle qu'estimée par le cabinet de conseil KPMG (entre 565 millions et 618 millions de dollars, soit entre 527 et 578 millions d'euros), selon Bloomberg.

Or, Guoan ne brille pas vraiment sur les pelouses: il n'a pas gagné un titre de championnat depuis au moins six ans, et se distingue peu à l'international.

En revanche, il est adulé par ses fans, qui sont régulièrement près de 40.000 à se presser dans les tribunes du Stade des travailleurs dans le centre de Pékin, dans une marée de supporters en vert et jaune.

Cette acquisition intervient alors que la Chine s'efforce de limiter le déluge d'argent dans le football et les sommes astronomiques dépensées par ses clubs pour s'acheter des joueurs étrangers.

De nouvelles mesures - plafonnement des salaires, limitation du nombre d'athlètes étrangers - visent à combattre les "investissements irrationnels croissants", et le manque de financement des stades et des infrastructures d'entraînement, a expliqué la Fédération chinoise de football (CFA).

Il n'est reste pas moins que le président chinois Xi Jinping affiche ostensiblement depuis 2011 son ambition de transformer la Chine en puissance du ballon rond, capable de remporter une Coupe du monde.

Un soutien étatique qui incite les entreprises privées et publiques à investir massivement dans le football, en Chine comme à l'étranger, notamment en Europe où elles multiplient les rachats de clubs.

Avec AFP