Le FMI exige la transparence dans les contrats miniers congolais

Le directeur général du FMI assiste à une réunion avec les commissions économiques et financières de l'Assemblée nationale et du Sénat de la République démocratique du Congo le 25 mai 2009 à Kinshasa, pendant deux jours visite à Kinshasa (RDC). (Photo AFP/ Dominique Viger)

Le Fonds monétaire international (FMI) a demandé mardi à la République démocratique du Congo de la "transparence" dans ses contrats miniers, en préalable à toute négociation pour un prochain programme d'aide.

"Nous avons un désaccord avec les autorités qui préfèrent publier les contrats récents mais pas les anciens. De notre point de vue, il faut publier tous les contrats", a déclaré le représentant du FMI à Kinshasa Philippe Egoumé, lors d'un point-presse en ligne.

La RDC est le premier producteur mondial de cobalt et son sous-sol contient de nombreux autres minerais (cuivre, or, coltan, cassitérite...).

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Leur exploitation industrielle passe par des contrats de joint-venture entre la société publique Gécamines et une quinzaine d'entreprises étrangères.

En 2012, le FMI avait suspendu son programme avec la RDC pour cause de manque de transparence dans un contrat de la Gécamines.

L'opacité des contrats miniers favorisent la corruption d'après les ONG. Un milliardaire israélien, Dan Gertler, est sous sanctions américaines depuis décembre 2017 pour avoir signé des "contrats miniers et pétroliers opaques et entachés de corruption" en RDC.

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Le FMI demande également à Kinshasa "un budget réaliste" pour 2021 et la "nomination d'un Conseil d'administration pour la Banque centrale".

Le gouvernement congolais misait sur un budget d'environ 11 milliards de dollars pour 2020, deux fois supérieur à celui de l'année précédente.

Ces prévisions ont toujours été jugées irréalistes par le FMI avant même l'épidémie de Covid-19 et les mesures préventives qui ont dégradé l'économie.

L'inflation devrait s'établir à 20% en 2020, a glissé le FMI. Le franc congolais s'est déprécié à près de 2.000 pour un dollar.

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Les négociations pour un programme dit de "facilité élargie de crédit" commenceront quand le gouvernement congolais remplira ces trois conditions du FMI, a ajouté son représentant en RDC.

Il est "trop tôt" pour dire quel pourrait être le montant de ce prochain programme du FMI avec la RDC: "Nous avons décaissé 360 millions de dollars en décembre et 363 millions de dollars en avril face au Covid-19", a rappelé M. Egoumé.

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