L'incertitude politique en République démocratique du Congo, où la présidentielle censée avoir lieu en 2016 apparaît chaque jour un peu plus compromise, freine la croissance économique nationale déjà frappée par la baisse des cours des matières premières, a estimé mercredi le FMI.
"Depuis le milieu de l'année 2015, la RDC a été frappée par des chocs négatifs dus essentiellement à la chute des cours de ses principaux produits d'exportation", rappelle le Fonds monétaire international dans cette note publiée à l'issue d'une visite d'évaluation d'une de ses équipes au Congo.
"En 2016, les difficultés de la conjoncture extérieure, associées aux incertitudes pesant sur la situation intérieure, ont continué d'impacter négativement la croissance économique, les finances publiques et la balance des paiements" ajoute le communiqué.
"À terme", selon l'estimation des experts du FMI, l'économie congolaise "devrait rester soumise à des vents contraires, notamment la lenteur de la croissance dans les pays avancés et émergents, le durcissement de la situation financière internationale, et les incertitudes pesant sur la situation intérieure".
Cinquième producteur mondial de cuivre et premier de cobalt (chiffres 2014), la RDC, pays parmi les moins développés et les plus corrompus au monde, a enregistré une forte croissance économique de 2010 à 2014, tirée par l'extraction minière.
En 2015, la croissance a nettement fléchi sous le coup de la baisse des cours des matières premières entraînée par le ralentissement économique de la Chine
Pour 2016, les autorités ne tablent plus que sur une croissance à 6,6% et le gouvernement a revu en forte baisse le budget de l'État, déjà étriqué.
Le FMI a déploré par le passé que la forte croissance économique congolaise des dernières années n'ait pas été suffisamment mise à profit pour réduire les inégalités dans un pays dont l'immense majorité des 71 millions d'habitants se débat dans la grande pauvreté.
La RDC traverse une crise politique depuis la réélection contestée du président Joseph Kabila en 2011 à l'issue d'un scrutin entaché de fraudes massives.
Le mandat de M. Kabila s'achève en décembre et la Constitution lui interdit de se représenter mais l'opposition accuse le pouvoir de tout faire pour rendre impossible la tenue de la présidentielle avant la fin de l'année.
En mai, la Cour constitutionnelle a rendu un arrêt autorisant M. Kabila à se maintenir en fonctions au-delà du terme de son mandat si son successeur n'a pas été élu à cette date.