Le gouvernement de Bangui rassure pour l'application de l'accord de Khartoum

Le président Faustin Archange Touadera de la Centrafrique, à Bangui, 30 mars 2018. (VOA/Freeman Sipila)

Le gouvernement centrafricain s'est voulu rassurant mercredi à propos de l'accord de paix qu'il a signé le 6 février à Bangui avec les groupes armés contrôlant 80% du pays, affirmant qu'il était "en train d'être mis en oeuvre".

"Dès que l'accord a été signé, nous avons pris toutes les dispositions pour faire ce qui était demandé ou requis. L'accord est en train d'être mis en oeuvre", a déclaré le ministre de la Communication, Ange-Maxime Kazagui, lors d'une conférence de presse à Bangui.

Cet accord de paix prévoit notamment qu'un gouvernement inclusif soit nommé "immédiatement après signature de l'accord", ce qui n'a pas encore été fait.

Mais, selon M. Kazagui, "il n'y a pas de soucis concernant le remaniement" ministériel à venir.

Une "commission inclusive" composée des représentants des parties en conflit a bien été créée par un décret du président centrafricain Faustin Archange Touadéra, comme le stipule l'accord.

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Elle doit préparer le travail d'une Commission vérité, justice, réparation et réconciliation (CRVJRR) qui doit être mise en place dans moins de trois mois.

Cette "commission inclusive" a la responsabilité de "qualifier et de proposer toute action susceptible d'être prise en matière de justice".

Plusieurs incidents impliquant des membres de groupes armés ont cependant eu lieu ces derniers jours.

"Deux éléments armés non identifiés" ont notamment été tués mardi sur l'axe Bambari-Alindao après avoir ouvert le feu sur une patrouille de l'ONU, a annoncé le porte-parole de la mission de l'ONU en RCA (Minusca), Vladimir Monteiro, qui participait à la conférence de presse.

"Il y aura peut-être des incidents, des difficultés, des tentatives de recul, mais est ce que cela voudra dire que l'accord est obsolète? Non!", a affirmé M. Kazagui.

"Le dialogue continue entre le gouvernement et les groupes armés. On ne peut pas y aller dans la précipitation", a-t-il souligné. "De la même manière, si les groupes armés ne se sont pas dissous immédiatement après la signature de l'accord, c'est que ça ne se fait pas en un instant".

L'accord de paix de Khartoum, le huitième depuis le début de la crise en Centrafrique en 2013, a été préparé depuis juillet 2017 par l'Union africaine (UA), et salué par tous les partenaires du pays.

La Centrafrique est classée parmi les pays les plus pauvres du monde, malgré la richesse de son sous-sol en diamants, en or et en uranium. Une quinzaine de groupes armés s'y affrontent pour le contrôle de ces ressources.