Le Hamas interdit les fêtes du Nouvel An à Gaza

Des membres de la garde de sécurité du Hamas devant un immeuble touché par un explosif à Gaza, 19 juillet 2015.

Le groupe islamiste palestinien Hamas explique la décision en invoquant la fête du Nouvel An est une offence aux "valeurs et traditions religieuses", a indiqué la police mercredi.

Le Hamas gouverne la bande de Gaza.

"Le ministère de l'Intérieur et le département de la police n'ont accordé d'autorisation à aucun restaurant, hôtel ou salle pour (célébrer) les fêtes de fin d'année", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la police Aymane al-Batinji, plusieurs demandes d'autorisation ayant été soumises aux autorités.

Il a expliqué que les célébrations du Nouvel An étaient "incompatibles avec nos us, coutumes, valeurs et enseignements de notre religion".

Les fêtes ont aussi été interdites en "solidarité avec les familles des martyrs de l'Intifada de Jérusalem", a ajouté M. Batinji, en référence aux violences ayant secoué notamment la Ville sainte et la Cisjordanie ces derniers mois, réveillant le spectre d'une nouvelle intifada.

Depuis le 1er octobre, des attaques menées par des Palestiniens isolés, majoritairement à l'arme blanche, et des heurts entre jeunes Palestiniens et soldats israéliens ont coûté la vie à 136 Palestiniens, 20 Israéliens ainsi qu'un Américain et un Erythréen, selon un décompte de l'AFP.

La grande majorité des Palestiniens tués l'ont été en commettant ou en tentant de commettre des attaques, à l'arme blanche pour la plupart, mais également à la voiture bélier et à l'arme à feu, selon les autorités israéliennes.

Au cours des années précédentes, les restaurants, hôtels et cafés de la bande de Gaza étaient autorisés à organiser des évènements célébrant le Nouvel An.

Une source proche de la police de l'enclave palestinienne a affirmé que les forces de sécurité mettraient fin à toute "fête non autorisée".

La bande de Gaza, une petite enclave de 362 km2 coincée entre Israël, l'Egypte et la Méditerranée et déchirée par trois guerres ces sept dernières années, abrite quelque 1,8 million de Palestiniens -- l'une des zones les plus densément peuplées au monde.

Ce territoire est soumis à un blocus israélien depuis que le Hamas en a pris le contrôle par la force en 2006, après une lutte fratricide avec le mouvement Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas qui avait refusé de céder le pouvoir à la formation islamiste, vainqueur des élections législatives.

Avec AFP