Le Japon accueille la Coupe du Monde du rugby

Des joueurs sud-africains de rugby lors d'un match entre l'Afrique du Sud et le Japon, Kumagaya, le 6 septembre 2019.

Pas de typhon à l'horizon, des stades remplis et un enthousiasme déjà bien palpable: le Japon est fin prêt pour "sa" Coupe du monde de rugby, dont le coup d'envoi sera donné vendredi à moins d'un an des Jeux olympiques.

"La Coupe du monde va rester gravée dans les mémoires du peuple japonais et ailleurs". Le président de la Fédération japonaise de rugby (JRFU) Shigetaka Mori a affiché sa confiance mardi lors de la présentation du trophée Webb-Ellis à Tokyo, à quelques mètres du stade olympique encore en construction pour les JO-2020, dont le Mondial de rugby sert de répétition générale.

Le début de semaine a en effet apporté aux dirigeants japonais des signaux très positifs quant au succès d'un tournoi qui s'annonce "très différent des autres", selon le directeur général de World Rugby, Brett Gosper. Les derniers doutes sont levés, même si l'engouement populaire dépendra aussi du parcours des "Brave Blossoms", l'équipe nationale qui devra battre la Russie vendredi en ouverture, puis les Samoa, l'Ecosse ou l'Irlande pour accéder aux quarts de finale.

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- Le souvenir de 2011 -

Quasiment tous les billets (96%) pour les 48 matches, disputés dans 12 stades, ont été vendus et il en restait mardi moins de 100.000 disponibles sur un total de 1,8 million.

Même si les JO, qui auront lieu du 24 juillet au 9 août 2020, s'affichent davantage dans les rues et le métro de Tokyo, le Mondial de rugby suscite un bel enthousiasme. Ainsi, les Gallois se sont entraînés à Kitakyushu (sud) en début de semaine devant 15.000 personnes, toutes de rouge vêtues. "C'est révélateur", s'est réjoui le président de World Rugby, Bill Beaumont. "Le Japon prouve déjà qu'il est un hôte magnifique."

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Autre symbole, les Argentins se sont, eux, préparés pendant une semaine au Village J près de Fukushima, qui avait servi de camp de base pour le personnel chargé de décontaminer la zone après l'accident nucléaire majeur de 2011, provoqué par un tsunami.

Une catastrophe qui avait fait plus de 18.000 morts et dévasté entre autres Kamaishi, bastion du rugby japonais qui s'est relevé avec la construction d'un nouveau stade en vue de la compétition. Le premier match qui y sera joué, Fidji-Uruguay le 25 septembre, constituera un moment fort des six semaines de compétition.

Pour l'heure, aucun phénomène météorologique (typhon) ne menace un archipel rompu aux désastres naturels et un tournoi qui pourrait pâtir de l'annulation de matches à enjeux. "On espère que ce ne sera pas un problème", dit prudemment Brett Gosper.

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- Mieux que l'Angleterre -

Les menaces climatiques sont à la baisse, les perspectives économiques à la hausse: avec 260 millions de livres (293 M EUR) de revenus commerciaux attendus, le Japon devrait finalement faire mieux que l'Angleterre en 2015, jusqu'ici le Mondial le plus rentable (245 millions de livres), alors que World Rugby n'en espérait pas tant.

"On avait fait des prévisions d'à peu près 25% de moins en revenus commerciaux et en fait, on va dépasser les revenus commerciaux de l'Angleterre", s'est félicité Gosper.

Entre 400.000 et 500.000 visiteurs étrangers sont attendus dans le pays, soit un peu plus qu'en Grande-Bretagne (350.000), pour le premier Mondial organisé en Asie et en dehors du cercle des grandes nations de ce sport.

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Assisteront-ils à un troisième triomphe consécutif de la Nouvelle-Zélande ? La concurrence s'est sérieusement renforcée ces derniers mois entre l'Afrique du Sud, l'Angleterre, l'Irlande et le pays de Galles. Même si les Gallois, éphémères numéro 1 mondiaux durant l'été, doivent se passer de leur entraîneur-adjoint Rob Howley, soupçonné de paris illégaux et renvoyé mardi dans la principauté.

Au Japon, de l'avis de tous, les paris sont plus ouverts que jamais. "Oui, une demi-douzaine d'équipes croit pouvoir gagner", dit Gosper qui se frotte les mains: relativement récente, l'incertitude sportive renforce l'intérêt de l'épreuve.

Le résultat du choc entre All Blacks et Springboks samedi à Yokohama sera une première indication. Mais il faudra attendre le 2 novembre, six semaines plus tard dans le même stade, pour avoir la réponse finale.