Le Kenya confronté au fléau de la corruption

Manifestation contre la corruption au Nigeria (Reuters)

Le pays est confronté au fléau de la corruption selon l'ambassadeur des Etats-Unis à Nairobi. Le diplomate a averti que les fonctionnaires qui volent de l'argent public seront passibles de poursuites judiciaires.

"La corruption est un fléau au Kenya. Comme je l'ai souvent répété, cela compromet l'avenir du pays", a déclaré l'ambassadeur Robert Godec lors du lancement d'un programme de 650 millions de dollars (604 millions d'euros) financé par les Etats-Unis pour l'achat de médicaments destinés à l'Autorité kényane de fournitures médicales.

"La corruption menace la croissance économique du Kenya, la prestation de services gouvernementaux, et la sécurité," a-t-il ajouté. "Elle menace le système de santé du pays. Cela doit s'arrêter."

La presse kényane a consacré ses Unes à des scandales de corruption au cours du mois écoulé.

Une enquête parlementaire au ministère de la Décentralisation, où les fonctionnaires sont soupçonnés de gonfler démesurément leurs dépenses, a révélé entre autres l'achat d'un simple stylo pour la somme de ...85 dollars (79 euros).

En septembre, l'achat par des responsables locaux de dix brouettes pour plus de 900 euros chacune a provoqué un tollé.

Les Etat-Unis sont l'un des principaux bailleurs de fonds du Kenya, et M. Godec a averti que ceux qui se rendront coupables de vols devront affronter la justice.

"Il doit y avoir une tolérance zéro pour la corruption. Les fonds publics doivent aller à leurs bénéficiaires - dans ce cas, les patients souffrant de maladies mortelles - et non dans les poches des fonctionnaires qui trahissent la confiance du public", a déclaré l'ambassadeur.

Au Kenya, un mandat électif est souvent perçu comme un moyen d'enrichissement personnel.

En juillet, un rapport du controleur général du Kenya a jeté une lumière crue sur l'ampleur de la corruption qui gangrène le pays: à peine 1% des dépenses du gouvernement y répondent aux règles comptables.

Dans l'Indice de perception de la corruption 2014 de l'ONG Transparency International, le Kenya est classé 145e sur 174 pays.

Avec AFP