Le Mouvement du 23-Mars (M23) demande qu’un nouveau programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) soit mis sur pied pour les miliciens ou anciens combattants des groupes armés en République démocratique du Congo.
"Les graves incidents mortels à répétition, l'incapacité du gouvernement à faire aboutir son propre programme, les mauvaises conditions de vie entretenues dans les centres de démobilisation ont transformé ces lieux en véritables mouroirs", écrit depuis Kampala en Ouganda, Bertrand Bisimwa, le président du M23.
Le M23 "voudrait être associé à la conception, à l'élaboration et à la conduite d'un nouveau programme (...) plus réaliste" et "attrayant", ajoute M. Bisimwa.
Le mouvement souhaite également être associé à une commission d'enquête sur les événements survenus mercredi à Kamina et sur la mutinerie d'anciens rebelles ayant touché en février une autre base militaire accueillant le DDR, Kitona, dans l'extrême ouest du pays.
Dernier avatar des rébellions à dominante tutsi soutenues par le Rwanda et l'Ouganda dans l'est de la RDC depuis la fin de la deuxième guerre du Congo (1998-2003), le M23 a été défait en novembre 2013 après dix-huit mois de guerre au Nord-Kivu, province déchirée par les conflits armés depuis plus de vingt ans.
Le mouvement a confirmé en décembre 2013 son renoncement à la rébellion lors de la signature des déclarations de Nairobi par lesquelles le gouvernement de Kinshasa et le M23 ont formellement enterré la hache de guerre.
Pour le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende "le M23 n'existe pas". "Nous n'avons pas à réagir à des entités qui n'existent pas (...) nous ne recevons pas de revendications d'une entité qui s'est auto-dissoute", a-t-il commenté en réponse au document du M23.
Selon des sources concordantes, plusieurs personnes - dont un officier des Forces armées de la RDC (FARDC) - ont été tuées mercredi à Kamina, dans la province du Haut-Lomani, lors de heurts ayant opposé d'anciens rebelles démobilisés intégrés au DDR et des soldats congolais.