Le mouvement pro-Biafra IPOB classé "organisation terroriste" au Nigeria

Une manifestation en soutien au leader pro-Biafra Nnamdi Kanu, le 1er décembre 2015 à Abuja. (REUTERS/Afolabi Sotunde - RTX1WMPV)

Le mouvement indépendantiste pour les peuples indigènes du Biafra (IPOB), qui réclame la sécession de cette région du sud-est du Nigeria, a été classée vendredi "organisation terroriste" par le ministère de la Défense.

L'IPOB, fondé en 2013, "s'est peu à peu métamorphosé" pour devenir un "défi sécuritaire", a déclaré dans un communiqué le porte-parole de la Défense, John Enenche.

"La formation d'un service secret biafrais", "la formation revendiquée d'une garde nationale biafraise" et "le blocage non autorisé des voies publiques" ont notamment conduit l'armée à décréter l'IPOB "organisation terroriste militante", a-t-il expliqué.

Il reproche également aux indépendantistes d'avoir attaqué des postes de contrôles militaires avec des armes (pierres, machettes, cocktails molotov...) et cherché la confrontation physique avec les soldats depuis une semaine.

Les derniers jours ont été marqués par des heurts violents entre l'armée et les membres de l'IPOB dans la ville pétrolière de Port Harcourt et l'Etat d'Abia, dans le sud-est du pays, où soldats et checkpoints ont été massivement déployés.

L'IPOB dénonce des actions de répression sanglantes de la part du pouvoir central, assurant que les soldats ont tué plusieurs de ses militants, notamment lors d'un assaut donné mercredi sur la maison de son leader Nnamdi Kanu à Umuahia, la capitale de l'Abia.

L'armée a démenti ces affirmations, qui n'ont pu être vérifiées de source indépendante.

Le groupe revendique la création d'une République du Biafra. En 1967, la déclaration unilatérale d'indépendance cette région à grande majorité Igbo avait entraîné une guerre civile qui avait duré trois ans et fait plus d'un million de morts, principalement de maladies et de famine.

Avec AFP