Pour le pape, un catholique exemplaire doit accueillir les migrants

Le pape François lors d'une messe au Vatican, 14 janvier 2018.

Le pape François a tancé les catholiques qui critiquent ses appels à accueillir bras ouverts les migrants et qui préféreraient l'entendre davantage sur les sujets éthiques traditionnels, dans un texte très attendu publié lundi.

Dans la troisième "exhortation apostolique" de son pontificat, un appel aux catholiques à être exemplaires et un mode d'emploi pour tendre vers "la sainteté", le pape argentin rétorque de façon inattendue à ses détracteurs.

"Certains catholiques affirment" que la situation des migrants est "un sujet secondaire à côté des questions +sérieuses+ de la bioéthique", note le pape François.

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"Qu'un homme politique préoccupé par ses succès dise une telle chose, on peut arriver à le comprendre; mais pas un chrétien, à qui ne sied que l'attitude de se mettre à la place de ce frère qui risque sa vie pour donner un avenir à ses enfants", attaque le pape argentin.

Rappelant les nombreuses injonctions de l'Ancien testament sur la nécessité d'accueillir les étrangers, François ajoute, tranchant: "Il ne s'agit pas d'une invention d'un pape ou d'un délire passager".

Il prend néanmoins le soin de rappeler une nouvelle fois son horreur de l'avortement dans cette exhortation signée de sa main et intitulée "Gaudete et exsultate" (réjouissez-vous et soyez dans l'allégresse).

"La défense de l'innocent qui n'est pas encore né doit être sans équivoque, ferme et passionnée", souligne-t-il. Avant d'ajouter: "Est également sacrée la vie des pauvres qui sont déjà nés, de ceux qui se débattent dans la misère, l'abandon, le mépris, la traite des personnes".

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Les premières cinq années de pontificat de François ont été ponctuées par des reproches à la plupart des pays occidentaux, en particulier européens, qui n'en font pas assez à ses yeux pour accueillir les migrants fuyant les guerres ou la misère.

Jorge Bergoglio a néanmoins tempéré son discours au fil du temps, précisant que les pays d'accueil avaient le droit de réguler le nombre d'arrivées en fonction de leur capacité à héberger et à intégrer les étrangers.

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"Il y a ceux qui se sentent encouragés par le discours du pape sur les migrants et c'est quand même une majorité. Et il y a une petite partie qui dit: +Il est naïf, qu'il vienne vivre au milieu des migrants, ce n'est pas si simple+", résumait récemment à l'AFP Mgr Christophe Dufour, archevêque d'Aix-en-Provence, après avoir été reçu par le pape avec des élus du sud de la France.

Avec AFP