Les militaires américains ont fait une série de recommandations à l'administration pour renforcer la lutte contre Boko Haram, l'une d'entre elles étant l'envoi de conseillers militaires pour entraîner les troupes nigérianes, a indiqué ce responsable, confirmant une information du New York Times.
Une telle décision marquerait une nette amélioration de la coopération militaire entre les Etats-Unis et le Nigeria, après une période de tension à la fin 2014.
Abuja et le président de l'époque, Goodluck Jonathan, n'avaient pas apprécié le refus des Etats-Unis de vendre des armes au Nigeria en raison des graves violations des droits de l'homme dont était accusée son armée.
Le Nigeria avait mis fin subitement à une formation militaire dispensée sur son sol par les Etats-Unis.
Depuis, le nouveau président du Nigeria Muhammadu Buhari s'est rendu en juillet dernier à Washington, où il a été chaleureusement accueilli.
Et le programme de formation militaire sur son sol vient de reprendre, a indiqué le responsable américain.
Celui-ci a toutefois souligné que pour l'instant aucune décision n'avait été prise sur le déploiement de conseillers militaires contre Boko Haram.
"Je ne pense pas que quiconque soit prêt à approuver la décision aujourd'hui", a-t-il déclaré. "Des recommandations ont été faites, elles sont toujours en cours d'évaluation".
Les Etats-Unis disposent actuellement d'une quarantaine de militaires au Nigeria.
Selon le New York Times, une équipe de reconnaissance envoyée au Nigeria par le général Donald Bolduc, qui commande les forces spéciales américaines en Afrique, a recommandé d'envoyer plusieurs dizaines de soldats des forces spéciales américaines à Maiduguri, dans le nord-est du pays, où Boko Haram a lancé son insurrection armée il y a sept ans.
Maiduguri, qui compte environ 2,6 millions d'habitants, dont 1,6 million de réfugiés selon l'ONU, a été frappée par de nombreux attentats ces derniers mois.
Les violences de Boko Haram ont fait au moins 17.000 morts dans le nord du Nigeria, majoritairement musulman, depuis 2009.
En novembre dernier, le général Bolduc avait indiqué à Washington qu'il y avait environ 1.400 soldats des forces spéciales américaines en Afrique, dans une vingtaine de pays.
Souvent dispersés en petits groupes, ils ont des missions d'entraînement, de conseil ou d'équipement.
Les Etats-Unis ont envoyé à l'automne au Cameroun un détachement de 300 hommes, chargé de missions de renseignement, de surveillance et de reconnaissance aérienne pour aider les opérations contre Boko Haram menées par la coalition régionale contre les insurgés.
AFP