Le Premier ministre français au Maroc pour soutenir les percées économiques en Afrique

Le Premier ministre français Edouard Philippe, à gauche, discute avec son homologue marocain Saad-Eddine al-Othmani, à droite, lors d’une visite à Rabat, 16 novembre 2017.

Le Premier ministre français Édouard Philippe a centré jeudi sa première visite au Maroc sur les moyens de soutenir les percées économiques en Afrique en partenariat avec son "allié historique".

La coopération antiterroriste, notamment face à la menace posée par le retour des combattants de Syrie et d'Irak, constitue aussi une priorité pour Paris et Rabat, selon la déclaration finale publiée à l'issue des rencontres officielles.

Les deux pays y réaffirment également leur engagement à combattre la radicalisation et l'obscurantisme.

Leurs positions respectives sont en phase sur la question sécuritaire dans la région du Sahel et la recherche d'une solution politique durable en Libye, selon cette déclaration.

Sur le plan économique, M. Philippe, avec son homologue marocain Saad Eddine El Othmani, a appelé à développer les échanges pour faire du Maroc une "plate-forme" de développement commun vers l'Afrique, "terre d'opportunité".

La France est le premier partenaire économique du Maroc - ancien protectorat devenu indépendant en 1956- et fut longtemps son premier partenaire commercial avant de se voir supplantée par l'Espagne.

- 'Gagnant-gagnant' -

Aujourd'hui, 800 filiales d'entreprises françaises, dont 33 du CAC40, sont implantées au Maroc et les investissements étrangers sont pour un tiers hexagonaux. "Mais les parts de marché françaises s'érodent", a déploré le Premier ministre, arrivé mercredi soir pour une visite de 24 heures au Maroc, sa deuxième hors de l'Union européenne après la Tunisie.

Lors d'un forum économique franco-marocain, Edouard Philippe a aussi invité les "entreprises françaises à se développer à partir de la plate-forme marocaine".

Saad Eddine El Othmani a, lui, rappelé que le royaume ambitionnait de devenir "le pôle d'excellence du continent africain" en appelant à "davantage de coopération pour investir en Afrique" pour développer "ce continent d'avenir (...) dans une logique de gagnant-gagnant".

Le roi Mohammed VI a mené ces dernières années une politique africaine très active, marquée en début d'année par le retour du royaume au sein de l'Union africaine (UA) après plus de trente ans d'absence.

Soutenu par la France dans ses ambitions, le royaume se prépare à intégrer la communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), une adhésion qui doit être actée d'ici la fin de l'année.

- Jeunesse, éducation -

La visite du Premier ministre français, accompagné de dix ministres et secrétaires d'Etat, de Nicole Belloubet (Justice) à Elisabeth Borne (Transports) en passant par Jean-Michel Blanquer (Education), Françoise Nyssen (Culture) et Laura Flessel (Sports), a également permis aux deux pays de signer une vingtaine d'accords.

Au-delà des affaires africaines, le Maroc et la France ont décidé de renforcer leur coopération dans de multiples secteurs, comme la transition énergitique, l'électricité renouvelable, le transport ferroviaire -avec la première ligne à grande vitesse du continent déjà en cours de construction- et les liaisons maritimes -grâce notamment à la modernisation du port de Tanger.

Autour de la jeunesse et de l'éducation, un des thèmes majeurs de la visite, plusieurs textes consacrent une coopération franco-marocaine pour la formation des enseignants, les échanges universitaires, le développement des sections internationales francophones ou l'amélioration de l'enseignement de l'arabe dans les écoles françaises du Maroc.

Quatre décennies après le lancement de la politique d'arabisation décidée par le roi Hassan II, il s'agit de développer l'enseignement bilingue dans ce pays, alors que différentes études ont montré que le niveau scolaire pour les langues étrangères, à commencer par le français, n'a cessé de régresser.

La création d'une école supérieure des Arts et métiers au Maroc a également été actée, après l'implantation de cinq grandes écoles françaises ces dernières années, dont l'Essec, où Edouard Philippe s'est rendu jeudi après-midi en clôture de son déplacement.

L'intégration des jeunes sur le marché de l'emploi est un facteur important de lutte contre l'immigration clandestine, comme l'a souligné le premier ministre marocain pendant la visite.

Avec AFP