La scène surréaliste qui s’est déroulée à Tambacounda entre des partisans de la coalition présidentielle Benno Bokk Yakkar et le parti de l’unité et du rassemblement Pur inquiète beaucoup de Sénégalais.
Ce qui pousse certains citoyens à s'interroger : les guides religieux ou les responsables politiques ont-ils le droit d’avoir des gardes du corps armés ?
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"Ces histoires d’armée ou de milice, ce n’est pas du tout normal", lance Babacar Fall, gérant d’un multiservice. "La police ou la gendarmerie est la seule sécurité qui est valable au Sénégal et même partout dans le monde. Les petites armées à gauche et à droite, ça n’amène que des problèmes".
Etudiant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Ousseynou Kane trouve que dans un pays de droit, "c’est une situation déplorable entre les deux camps" alors que, dans un même temps, "on parle de Sénégal comme un pays démocratique où chacun peut exprimer ce qu’il pense".
Lire aussi : Arrestations et saisie d'armes après des violences électorales mortellesMoustapha voit cette situation comme une faiblesse de l’Etat. Selon lui, c'est "une irresponsabilité de l'Etat".
"Serigne Modou Karaa son armée. On peut dire que c’est lui qui dirige cette armée. Il peut donner l’ordre de faire n’importe quoi et ils ne vont qu’exécuter. C’est seulement notre armée nationale qui doit avoir des armes. Qui d’autres l’aura peut constituer un danger pour nous tous", dit-il.
Pour mettre un terme à cette situation qui perdure, le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, promet de prendre les dispositions nécessaires pour interdire ces milices.
"Je ne pense pas que ça soit lié au problème de sécurité. Vous avez tous vu les images et ça montre simplement que ces personnes recrutées autour des différents candidats font preuve d’une violence anormale et nous allons prendre toutes les dispositions pour que cela s’arrête", a déclaré Aly Ngouille Ndiaye.
Lire aussi : Trois morts dans des violences avant la présidentielleL’opération annoncée par le ministre de l’Intérieur semble commencer avec notamment l’arrestation de 24 membres de la sécurité du parti de l’unité et du rassemblement Pur.
Après cet événement tragique de Tambacounda qui a fait trois morts et des dizaines de blessés parmi lesquels des journalistes, les populations demandent à l’Etat d’être plus responsable et d’interdire formellement l’existence de ses groupes privés de sécurité souvent assimilés à des milices.