Cette prise de position d'un des deux plus grands rivaux potentiels de Macky Sall éliminés de la course en raison de condamnations judiciaires, avec l'ex-ministre Karim Wade, intervient au lendemain du retour au Sénégal de l'ex-président Abdoulaye Wade (2000-2012), père de Karim Wade, qui a appelé à empêcher une élection "verrouillée".
Dans une déclaration écrite, Khalifa Sall, qui purge une peine de cinq ans de prison pour escroquerie portant sur des fonds publics --des déboires judiciaires qu'il a toujours imputés à son statut d'opposant-- annonce avoir décidé, avec les mouvements qui le soutiennent, "d'accepter l'offre d'alliance du candidat Idrissa Seck".
Dans ce texte publié quelques heures après le rejet par la Cour de justice de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) d'un recours pour lui permettre d'être candidat malgré sa condamnation, Khalifa Sall dit chercher ainsi à "défaire ce régime qui veut s'imposer sans gloire et à tout prix".
Idrissa Seck, 59 ans, ancien Premier ministre de M. Wade et brillant orateur, qui se présente pour la troisième fois à la magistrature suprême, a enregistré ces dernières semaines des ralliement de poids, dont ceux d'anciens chefs de gouvernement et d'un ancien président de l'Assemblée nationale et du Sénat.
Douchant les espoirs des candidats qui convoitaient l'électorat de Karim Wade, son père a réitéré jeudi soir devant les militant de sa formation, le Parti démocratique sénégalais (PDS), son appel au boycott du scrutin, sans rencontrer davantage d'écho que lors de son message vidéo diffusé deux jours auparavant.
"Macky Sall a déjà son pourcentage, 55% ou 65%. Le sachant, ne vous ridiculisez pas en participant à cette élection", a-t-il lancé à l'intention des quatre autres candidats, en référence à l'objectif du camp présidentiel de réélection au premier tour.
M. Wade a annoncé un programme de "meetings et marches" dans tout le pays, avant, pendant et après le jour du scrutin, appelant à "brûler les cartes d'électeur et les bulletins de vote"
Le pouvoir comme l'opposition ou la société civile, notamment les autorités religieuses, sont restés jusqu'à présent sourds à ces appels, exhortant les protagonistes à contribuer à la tenue d'élections libres, transparentes et apaisées.