Le président Ramaphosa condamne des attaques xénophobes en Afrique du Sud

Des migrants du Zimbabwe et du Mozambique sont assis dans une rue de Johannesbourg, en Afrique du Sud, le 23 novembre 2017.

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a condamné lundi des violences xénophobes qui ont fait trois morts la semaine dernière dans le pays, les jugeant "particulièrement regrettables".

"Les récentes violences au KwaZulu-Natal (province du nord-est) contre les Malawites et d'autres ressortissants sont particulièrement regrettables", a déclaré le chef de l'Etat dans un communiqué.

"Il n'y a aucune justification pour ces actes criminels. Si des communautés sont mécontentes, leurs doléances doivent être transmises au gouvernement et cela doit se faire dans le cadre de la loi", a-t-il insisté, "tout en condamnant les violmences contre les étrangers en Afrique du Sud".

La semaine dernière, trois Sud-Africains ont été tués au cours de violences à caractère xénophobe. Deux d'entre eux ont été tués quand un groupe de Sud-Africains a tenté de piller un magasin appartenant à un étranger. Selon la police, le propriétaire a tiré et les a tués. Une troisième personne s'est tuée en tombant d'un toit au moment des violences.

Cyril Ramaphosa a souligné lundi que les ressortissants étrangers vivant en Afrique du Sud "contribuent largement au développement" de l'Afrique du Sud.

"Le développement de l'Afrique dépend de la circulation croissante des gens, des biens et des services entre les différents pays (...). Nous ne permettrons pas à des criminels de retarder ce processus", a-t-il affirmé.

Lundi matin, la ministre des Affaires étrangères Lindiwe Sisulu, le ministre de la Police Bheki Cele, et des diplomates de plusieurs pays africains se sont réunis en urgence à Pretoria pour discuter de la crise.

Lindiwe Sisulu a assuré faire tout son "possible pour que tout le monde soit en sécurité".

"Si vous me demandez s'il s'agit de xénophobie ou de criminalité, c'est les deux", a ajouté le ministre adjoint des Affaires étrangères, Luwellyn Landers, précisant qu'environ 300 Malawites avaient été déplacés par les violences.

L'Afrique du Sud, économie subsaharienne la plus développée du continent, est régulièrement le théâtre de violences xénophobes, qui sont nourries par le fort taux de chômage et la pauvreté.

En 2015, sept personnes ont été tuées au cours de pillages visant des commerces tenus par des étrangers à Johannesburg et à Durban. En 2008, des émeutes xénophobes avaient fait 62 morts dans le pays.

Ces dernières violences interviennent à un mois et demi des élections législatives. Selon les derniers sondages, le Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis la fin du régime de l'apartheid en 1994, est assuré de l'emporter.