Le Sénégal se prépare à la fête musulmane Tabaski

Le marché Hlm est l'endroit le plus prisé pour les achats de la Tabaski, à Dakar, le 27 août 2017. (VOA/Seydina Aba Gueye)

Au Sénégal, la vie est rythmée depuis plusieurs jours par les préparatifs de la Tabaski. L'achat du mouton continue d’être un casse-tête pour les ménages et les habits coûtent de plus en plus chers. L'ambiance bat son plein au marché Hlm, en plein cœur de Dakar.

L'Aïd al-Adha ou l'Aïd el-Kebir, fête la plus importante de l'islam, est appelée Tabaski dans les pays d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique Centrale qui ont une importante communauté musulmane.

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Reportage de Seydina Aba Gueye, correspondant à Dakar pour VOA Afrique

"Cette année, les ventes ne marchent pas tellement car les pluies fréquentes nous obligent à couvrir nos produits en permanence, ce qui restreint leur visibilité", explique Madior, un jeune marchand de tissus.

Comme lui, les marchands ne sont pas vernis à cause de l’hivernage. Les tailleurs, eux, se frottent les mains. Au milieu des crépitements de ses machines, Lassana Diarra confie ses bonnes affaires.

Lassana dans son atelier de couture, à Dakar, le 27 août 2017. (VOA/Seydina Aba Gueye)

"En ce moment, on ne se plaint pas trop car les affaires marchent bien. D’habitude, les coupures d’électricité nous handicapaient, mais il n’y a presque plus de délestages. Nos clients nous posent des soucis avec leurs nombreuses réclamations et leur pression constante, mais nous essayons toujours d’être compréhensifs car à la fin on y trouve notre compte. Malgré la conjoncture, les tissus et les boubous coûtent au minimum entre 10000 et 15000 francs CFA".

Non loin de l’atelier de Lassana, Assane Diop se pavane au milieu de ses dizaines de moutons. Il souhaite les vendre à bon prix, mais il est aussi inquiet pour certains chefs de famille.

Assane Diop, au milieu de ses moutons, à Dakar, le 27 août 2017. (VOA/Seydina Aba Gueye)

"Au Sénégal, les moutons ne sont pas vendus à des prix qui ne sont pas très abordables. Nous achetons les moutons chers et nous nous occupons d’eux pendant plusieurs semaines, ce qui fait que les prix sont toujours élevés", explique-t-il.

"Nous pensons aux chefs de famille qui tirent le diable par la queue pour trouver un mouton et passer la Tabaski dignement", conclut-il.

Le marché Hlm, endroit le plus prisé pour les achats de la Tabaski, à Dakar, le 27 août 2017. (VOA/Seydina Aba Gueye)

Pour Ndeye Lissa Gueye, il est tout à fait normal de faire toutes ces dépenses pour une fête aussi prestigieuse que la Tabaski.

"Au Sénégal, nous sommes des musulmans qui tenons beaucoup à cette fête, c’est pourquoi nous y mettons tout ce que nous avons, toutes nos économies y vont. Nous achetons des chaussures pour les enfants, des boubous et tout ce qui peut rendre cette fête belle. Nos chefs de famille achètent de beaux béliers pour que le Jour-J, la fête soit totale avec un grand festin. C’est vraiment une grosse dépense financière", témoigne-t-il.

Au Sénégal, les traits culturels déteignent sur la pratique religieuse au point que la Tabaski y est fêtée avec un faste qui n’a pas son pareil dans la sous-région africaine. Même le mouton, élément le plus symbolique de cette fête, est devenu un véritable casse-tête pour les chefs de famille qui sont obligés d’en trouver le plus cher possible pour le simple paraître social.

Seydina Aba Gueye, correspondant à Dakar