Le site d'orpaillage d'un Soudanais poursuivi par la CPI repris par l'armée

Abdallah Banda à la CPI à La Haye le 17 juin 2010.

L'armée tchadienne, en mission dans le nord du pays, a repris cette semaine un site d'orpaillage dirigé par Abdallah Banda, un chef rebelle du Darfour poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI), selon le gouvernement.

"Notre mission c'est de nettoyer cette zone des orpailleurs. Nous sommes ce matin à Kouri Banda, c'est une base apparemment entretenue par un certain Abdallah Banda", a déclaré vendredi à la télévision le ministre de la Sécurité du Tchad, Mahamat Abba Ali Salah.

"Il s'agit bien d'Abdallah Banda, recherché par la Cour pénale internationale", a confirmé dimanche le ministre de la Défense du Tchad, le général Daoud Yaya Brahim, à l'AFP.

Selon le gouvernement, le chef rebelle du Darfour qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt international depuis 2014, a réussi à fuir lors de l'attaque.

"Nous sommes en train de le chercher pour l'arrêter, nous connaissons l'endroit où il se trouve", a indiqué à l'AFP le ministre de la Défense.

Le chef rebelle du Darfour est accusé par la CPI de crimes de guerre pour une attaque ayant fait 12 morts parmi des soldats de maintien de la paix en 2007.

Le site d'orpaillage entretenu illégalement par Abdallah Banda a été repris alors que le ministre de la Sécurité était en mission à Kouri Bougoudi, dans le nord-ouest du Tchad, au Tibesti, théâtre d'affrontements entre des orpailleurs et l'armée ces derniers mois.

Dimanche dernier, le ministre a annoncé la fermeture de la frontière entre le Tchad et la Libye, affirmant que "cette zone est devenue le carrefour de tous les malfrats, des terroristes et des rebelles".

Le nord du Tchad est très lié au sud libyen, d'où vient la majorité des ravitaillements en nourriture.

Cette région du Sahel est désertique et peu habitée. Plusieurs groupes rebelles tchadiens ont établi leur base dans le sud libyen.

Fin janvier, des rebelles tchadiens sont entrés depuis la Libye dans le nord-est du Tchad. Des frappes françaises ont stoppé l'avancée de la colonne, suscitant des critiques.

Les frontières entre le Soudan, le Tchad, la Libye et le Niger sont poreuses et théâtres de nombreux trafics.