Les coraux des Maldives en danger en raison du changement climatique

Les récifs coralliens des Maldives ont massivement blanchi en raison des changements climatiques dus notamment au phénomène El Nino, selon les premières conclusions d'une étude scientifique, a annoncé l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Environ 60% des coraux recensés ont blanchi, un pourcentage qui grimpe à 90% sur certains sites, a ajouté l'UICN.

L'augmentation des températures de la surface de l'eau, liée au phénomène climatique El Nino, est à l'origine de ce phénomène constaté en 2016.

El Nino, qui a provoqué inondations et sécheresses dans le monde depuis 2015, a pris fin en mai. Ce phénomène météorologique se produit tous les quatre ou cinq ans avec une intensité variable et se traduit par une hausse de la température de l'océan Pacifique.

L'étude sur les coraux a été conduite par le Centre de recherche marin des Maldives (MRC) et l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA), en coopération avec l'UICN. Une dizaine d'experts ont évalué l'impact des dégâts.

"Les résulats préliminaires de l'ampleur du blanchiment sont alarmants et montrent que la mortalité des coraux a déjà été observée", a déclaré le Dr Ameer Abdulla, le chef de l'équipe d'experts.

"Nous nous attendons à une augmentation de cette mortalité si les coraux blanchis ne parviennent pas à récupérer", a-t-il mis en garde.

Les Maldives abritent environ 3% des récifs coralliens dans le monde et sont un des pays les plus vulnérables aux changements climatiques en raison de l'altitude moyenne de 1,5 mètre, indique l'UICN.

Les coraux blanchissent lorsque leur environnement change de manière brutale. Ils se retrouvent en "situation de stress" et expulsent les algues symbiotiques vivant dans leurs tissus, ce qui leur fait perdre leurs couleurs.

Les coraux blanchis risquent de mourir, si leur environnement ne revient pas à la normale.

En réaction à ce phénomène, le gouvernement des Maldives a créé un groupe de travail en collaboration avec l'EPA et l'UICN, qui collecte notamment les données.

"Nous avons insisté sur l'importance de réduire les facteurs de stress locaux tels que la sédimentation, la pollution et la surpêche des herbivores", a affirmé Naeem Ibrahim, directeur général de l'EPA.

La conservation des récifs coralliens est inscrite à l'ordre du jour du prochain congrès mondial de l'UICN qui aura lieu en septembre à Hawaï.

Avec AFP