Les dernières 24 heures de Trump et Clinton avant le verdict des Américains

Le candidat républicain Donald Trump parle lors d'un rassemblement à Hershey, Pennsylvanie, le 4 novembre 2016 et la candidate Hillary Clinton s'exprime au Mann Center for the Performing Arts à Philadelphie, le 5 novembre 2016

Avec neuf meetings, dont l'un prévu juste avant minuit, Donald Trump et Hillary Clinton achèvent lundi sur un rythme effréné une campagne présidentielle qui a divisé les Etats-Unis et stupéfié le monde par ses outrances et controverses.

Les sondages sont serrés, même s'ils donnent un léger avantage à la candidate démocrate, et une victoire coup de tonnerre du milliardaire restait possible mardi.

La Pennsylvanie, le Michigan et la Caroline du Nord pour Clinton

La candidate à la présidentielle Hillary Clinton attend dans un ascenseur avant le concert de Katy Perry à Philadelphie, Pennsylvanie, le 5 novembre 2015.

Mme Clinton, 69 ans, qui espère devenir la première femme présidente des Etats-Unis, a prévu lundi deux étapes en Pennsylvanie, une dans le Michigan, et un tout dernier meeting en Caroline du Nord juste avant minuit.

Pour son meeting du soir en Pennsylvanie, l'ex-Première dame sera rejointe par le président Barack Obama, sa femme Michelle, son mari Bill Clinton et leur fille Chelsea. Egalement attendus, Bruce Springsteen et Jon Bon Jovi.

"Je veux être la présidente pour tous, ceux qui votent pour moi et ceux qui votent contre moi", a déclaré lundi Hillary Clinton, avant de rallier Pittsburgh, bastion démocrate de Pennsylvanie.

"La mission devant moi est de rassembler le pays", a ajouté l'ancienne secrétaire d'Etat, en accusant son rival républicain, Donald Trump, d'avoir "exacerbé" par sa rhétorique les "fractures et les divisions" entre les Américains.

La démocrate, qui entend diriger dans la continuité du président Obama, a vu dimanche disparaître la menace de poursuites dans l'affaire de ses emails.

Le directeur du FBI James Comey a écrit qu'après l'examen de nouveaux emails, dont il avait annoncé la découverte le 28 octobre, s'attirant de vives critiques si près de l'élection, il maintenait sa position de juillet selon laquelle il n'y avait pas matière à poursuivre Mme Clinton pour son utilisation d'un serveur privé quand elle était secrétaire d'Etat.

Un soulagement, même tardif, pour sa campagne.

La Floride, la Caroline du Nord, le New Hampshire et le Michigan pour Trump

Le républicain Donald Trump se tourne vers le drapeau américain à Sterling Heights, dans le Michigan, le 6 novembre 2016.

Donald Trump, 70 ans, tenait lundi en fin de matinée une réunion publique à Sarasota, en Floride, et devait se rendre ensuite en Caroline du Nord, Pennsylvanie, New Hampshire et Michigan, pour un dernier meeting vers 23H00.

Donald Trump a affirmé, à la veille du scrutin de la présidentielle, que sa victoire marquerait la fin de "l'establishment corrompu de Washington", lors d'une réunion électorale à Sarasota en Floride.

"Mon contrat avec l'électeur américain commence par un plan pour mettre fin à la corruption du gouvernement et pour arracher notre pays -et l'arracher vite- à ces groupes de pression que je connais si bien", a-t-il lancé, affirmant que son adversaire Hillary Clinton "était protégée par un système totalement biaisé".

Le milliardaire a capitalisé sur la colère et les frustrations de certains Américains inquiets de la mondialisation et des changements démographiques. Il a promis des solutions simples à tous les problèmes complexes. Il a menti, insulté les femmes, les Mexicains, les Noirs, les musulmans. Il a attaqué son adversaire sans relâche, surnommée "Hillary la crapule".

"Elle est protégée par un système truqué", a martelé M. Trump après l'annonce du directeur du FBI. "Hillary Clinton est coupable, elle le sait, le FBI le sait, les gens le savent, et maintenant, c'est au peuple américain de rendre la justice dans les urnes".

Peu importe que le milliardaire n'ait apparemment pas payé d'impôts pendant des années. Ou ait agressé des femmes. Ses supporters n'ont pas lâché ce milliardaire de l'immobilier, célèbre pour sa fortune et pour avoir été l'animateur d'une émission de télé-réalité à succès, The Apprentice.

Il a au passage quasiment fait exploser un parti républicain profondément divisé. Certains caciques l'ont répudié, d'autres voteront pour lui en se bouchant le nez. D'autant que Donald Trump n'est pas toujours en phase avec le parti, étant par exemple hostile notamment au libre-échange.

Les sondages en faveur de Clinton

Les derniers sondages et projections publiés aux Etats-Unis à la veille de l'élection présidentielle américaine restent très serrés, avec toutefois un avantage à Hillary Clinton.

Selon la moyenne de tous les sondages établie par le site RealClearPolitics, la candidate démocrate maintient un écart positif au niveau national de 2,7 points, malgré une dynamique de fin de campagne favorable au républicain Donald Trump.

Le dernier en date des sondages nationaux, publié lundi par la chaîne CBS, montre que Hillary Clinton dispose d'un avantage de 4 points au niveau national, à 45% contre 41%.

L'écart est stable par rapport à la semaine dernière. Cette enquête crédite le candidat libertarien Gary Johnson et l'écologiste Jill Stein de 5% et 2% respectivement.

Plusieurs médias américains publiaient également lundi des projections sur le résultat final de l'élection en terme de grands électeurs, tous également favorables à l'ancienne Première dame.

Selon la chaîne de télévision NBC, Hillary Clinton serait assurée d'obtenir le soutien de 274 grands électeurs contre 170 à son adversaire républicain, les sondages étant trop serrés pour attribuer les 94 restants. Ce serait suffisant pour qu'elle soit élue, puisque la majorité se situe à 270.

L'élection présidentielle américaine se déroule au scrutin indirect. Le vote se tient dans chacun des 50 Etats et le District of Columbia, qui disposent d'un nombre de grands électeurs proportionnel à leur population.

Sur la base de ces différentes projections et sondages, le site d'analyse politique FiveThirtyEight donne lundi à Hillary Clinton 66% de chances d'être élue contre 33,9% à Donald Trump.

Un sondage de l'université de Quinnipiac montre également un écart extrêmement serré en Floride et en Caroline du Nord, deux Etats cruciaux pour l'issue du scrutin. En Floride, Hillary Clinton obtiendrait 46% contre 45% à Donald Trump. En Caroline du Nord, elle serait également légèrement en avance, à 47% contre 45%.