La police de l'immigration (ICE) a obtenu les ordres d'expulsion décidés par les tribunaux pour environ un million de personnes, selon Ken Cuccinelli, chef des services fédéraux de l'immigration (USCIS).
Mais les raids ne doivent concerner que 2.000 familles dont un membre est en situation irrégulière et se dérouler dans au moins dix villes du pays, selon le quotidien.
"Ça va arriver, c'est sûr", avait affirmé mercredi M. Cuccinelli, tout en admettant que l'opération était limitée par les difficultés logistiques comme le nombre insuffisant de policiers et le manque de places dans les centres de détention.
Lire aussi : Trump veut un modèle migratoire fondé sur le "mérite"Les responsables démocrates ont dénoncé cette opération d'envergure qui, selon eux, menace des gens installés depuis longtemps aux Etats-Unis où ils ont fondé des familles qui comptent des citoyens américains.
La présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a fustigé une opération "cruelle" qui sera menée au moment où de nombreux clandestins hispaniques seront à l'église.
"Cette action brutale va terroriser les enfants et déchirer les familles" qui sont pour beaucoup de "statut mixte" avec un parent sans papiers et des enfants nés Américains, a-t-elle affirmé à la presse.
Le chef de la minorité démocrate au Sénat Chuck Schumer a demandé à la police de ne pas séparer les enfants en bas âge de leurs parents.
Le New York Times, citant des responsables du ministère de la Sécurité intérieure, indique que les raids pourraient faire des victimes "collatérales", c'est-à-dire des clandestins présents sur les lieux des opérations mais qui n'étant pas eux-mêmes sous le coup d'une expulsion.
- Entrés récemment -
Les clandestins visés sont entrés récemment aux Etats-Unis, selon le NYT. Leurs dossiers de régularisation ont été déposés fin 2018 et ils ont reçu leur avis d'expulsion en février.
Ces avis peuvent être émis par des tribunaux rejetant une demande d'asile ou statuant sur des délits mineurs, quand les clandestins ne se sont pas rendus à l'audience de peur d'être arrêtés.
Plusieurs associations ont introduit jeudi un recours devant un tribunal de New York pour annuler les ordres d'expulsion et demandant à ce que les clandestins arrêtés soient entendus par un juge de l'immigration qui devra statuer sur leur sort.
Selon le centre de recherche Pew, 10,5 millions de personnes vivaient illégalement aux Etats-Unis en 2017. Près des deux-tiers y étaient installés depuis plus de dix ans.
Cette vague d'arrestations a été annoncée le 21 juin par le milliardaire républicain puis reportée de deux semaines pour laisser le temps au Congrès de tenter de trouver un compromis sur les mesures de sécurité à la frontière sud.
Une enveloppe d'urgence de 4,6 milliards de dollars a été débloquée pour répondre à la crise migratoire, provoquée par l'arrivée de centaines de milliers de migrants.
Donald Trump a fait de la lutte contre l'immigration illégale l'un de ses principaux chevaux de bataille et a dépeint les milliers de migrants venus d'Amérique centrale ces derniers mois comme une menace pour la sécurité nationale.
En juin, un peu plus de 104.000 personnes ont été arrêtées et placées en détention après avoir franchi illégalement la frontière avec le Mexique, soit 40.000 de moins qu'en mai.
Pour tarir le flot des arrivées, Washington a fait pression sur le Mexique pour renforcer la surveillance de sa frontière sud avec le Guatemala, passage principal pour les migrants venus d'Amérique centrale.
Mexico a également accepté que les migrants attendent au Mexique le résultat de leur demande d'asile.
Avec AFP