Les Etats-Unis renforcent leur appui à l’Irak dans la lutte contre les jihadistes

Ashton Carter à Bagdad (18 avril 2016)

Le chef du Pentagone s’est rendu à Bagdad où il a annoncé l’envoi de troupes américaines qui feront fonction de conseiller lors des combats pour la reconquête de Mossoul, ville du nord occupée par le groupe Etat islamique

Les Etats-Unis vont déployer des soldats supplémentaires et des hélicoptères d'attaque en Irak pour soutenir les forces irakiennes dans la reconquête de Mossoul et d'autres régions aux mains du groupe Etat islamique.

Les forces américaines resteront, toutefois, dans des rôles de conseil et d'entraînement aux forces gouvernementales, sans participer directement aux combats, comme l'avait décidé le président Barack Obama.

Tout le monde sait que le combat de l'Irak, c’est la lutte pour Mossoul. La fin du combat dépend de la reprise de Mossoul."
--Un haut responsable américain

En visite dans la capitale irakienne, le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, a déclaré que les nouvelles troupes américaines fourniraient une aide logistique durant l'avancée des troupes irakiennes au-delà de leurs bases alors qu’elles encerclent la deuxième plus grande ville d'Irak.

Plus près de la ligne de front

Les soldats seront autorisés à conseiller les Irakiens au niveau des bataillons et des brigades, comparé à de plus grandes divisions jusqu'à présent, les exposant à plus de risques près des lignes de front, selon le porte-parole du Pentagone, Jeff Davis. Ce dernier a précisé que 217 membres du personnel militaire seraient déployés, ce qui portera les effectifs américains à 4.087.

M. Carter a donné son accord à l'intervention d'hélicoptères d'attaque Apache, déjà proposés pour l'offensive contre Ramadi (ouest) mais non utilisés par les Irakiens. Les Apache peuvent réagir "rapidement" et "efficacement" lorsque la situation l'exige sur le terrain, a expliqué le responsable américain.

Le Premier ministre Haider al-Abadi (c.) à Ramadi (archives)

Les Etats-Unis débloqueront par ailleurs une aide de 415 millions de dollars pour les peshmergas, les forces de la région autonome kurde, qui jouent un rôle de premier plan pour faire reculer Daech dans le nord.

La visite de M. Carter, qui est intervenue quelques jours après celle du chef de la diplomatie John Kerry, était également destinée à soutenir le Premier ministre irakien Haider al-Abadi, affaibli par une crise politique.

Manifestations à Bagdad

Alors que le patron du Pentagone visitait la capitale irakienne, des milliers d'Irakiens ont de nouveau manifesté lundi pour réclamer des réformes politiques. Ils se sont rassemblés devant la Zone verte, où sont concentrées les institutions de l'Etat à Bagdad.

L'ONU et les Etats-Unis ont exprimé leur inquiétude de voir ces querelles politiques prendre le pas sur la lutte contre l'EI, qui contrôle des territoires à l'ouest et au nord de Bagdad.