Les Etats-Unis dénoncent la composition du Conseil des droits de l'Homme

L'ambassadrice américaine Nikki Haley au Conseil des droits de l'Homme, à Genève, le 6 juin 2017.

La représentante des Etats-Unis à l'ONU, Nikki Haley, a défendu la vision américaine du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, estimant que les pays violant ces droits ne pouvaient plus y avoir leur place.

"Etre membre du Conseil est un privilège et aucun pays violant les droits de l'Homme ne devrait pouvoir avoir une chaise à la table" de cette assemblée, a déclaré l'ambassadrice américaine, Nikki Haley.

Cet appel intervient alors que les Etats-Unis ont menacé ces derniers mois de quitter le Conseil des droits de l'Homme, qu'ils jugent notamment trop critique à l'égard d'Israël.

Présente à Genève pour l'ouverture de la 35e session du Conseil, Mme Haley n'a pas dévoilé quelles étaient les intentions finales des Etats-Unis. "Comme vous le savez, les Etats-Unis examinent attentivement ce Conseil et notre participation à celui-ci. Nous voyons que certains domaines peuvent être renforcés", a-t-elle déclaré.

Elle devait s'exprimer plus tard dans la journée à l'Institut d'études supérieures de Genève où elle proposera "des idées pour rendre le Conseil (...) plus efficace, plus responsable et plus réactif".

En début d'année, le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson avait envoyé une lettre à des groupes de défense des droits humains dans laquelle il jugeait que le Conseil devait "passer par des réformes considérables pour que (les Etats-Unis puissent) continuer à y participer".

Washington dénonce depuis des années le fait qu'Israël est le seul pays avec un point fixe (le point 7, intitulé: "La situation des droits de l'homme en Palestine et dans les autres territoires arabes occupés") à l'ordre du jour de chaque session du Conseil (trois fois par an). Israël et son principal allié, les Etats-Unis, ont dénoncé à de multiples reprises cet "agenda biaisé" du Conseil, boycottant les débats.

Mardi, Mme Haley a encore estimé "essentiel" que le Conseil mette fin à cette "partialité chronique" s'il "veut être crédible".

Elle a également ciblé la composition du Conseil mais n'a toutefois cité que le Venezuela, appelant Caracas à se retirer.

Les membres du Conseil, élus par l'Assemblée générale de l'ONU, comprennent notamment la Chine et Cuba, qui ont été critiqués par les Etats-Unis pour leur bilan en matière de droits de l'homme.

Les Etats-Unis ont eux été élus pour un mandat de trois ans qui prendra fin en 2019.

Mardi, Mme Haley a insisté pour que durant cette session le Conseil adopte des résolutions, "les plus fortes possibles", sur la situation des droits de l'Homme dans plusieurs pays, notamment en Syrie, en République démocratique du Congo, en Erythrée et au Bélarus.

Avec AFP