La partie orientale, séparée de la partie occidentale par le fleuve Tigre, a été "libérée" du groupe Etat islamique (EI) fin janvier, trois mois après le début d'une vaste offensive pour reconquérir la cité septentrionale aux mains de l'EI depuis juin 2014.
Les milliers de soldats, policiers et miliciens engagés dans l'opération lancée dimanche pour reprendre l'ouest de Mossoul, cherchent dans un premier temps à conquérir l'aéroport désaffecté et une ancienne base adjacente, pour parvenir aux limites sud-ouest de Mossoul.
Lundi, ils ont avec le soutien de l'aviation repris le village d'Al-Bousseif que l'EI utilisait comme base principale au sud de Mossoul, a expliqué le général Abbas al-Joubouri, commandant de la Force d'intervention rapide (FIR), devenue incontournable dans la lutte anti-EI.
"Il a été sécurisé dans un temps record", a-t-il dit à l'AFP. "Nous avons combattu maison par maison. Seuls quelques (combattants de l'EI) portaient des ceintures explosives".
Les impacts des tirs étaient visibles sur les murs de plusieurs maisons d'Al-Bousseif situé à 5 km à vol d'oiseau de l'aéroport.
Une dizaine de civils, venus d'un village voisin, sont arrivés arborant des drapeaux blancs. Les forces de sécurité les contrôlaient un à un pour s'assurer qu'ils ne portaient pas de ceintures explosives.
L'un d'eux a eu droit à un téléphone portable pour pouvoir informer ceux qui étaient restés chez eux qu'ils pouvaient les suivre à Al-Bousseif alors qu'un autre donnait des indications à la police sur les positions jihadistes.
Le général Joubouri a fait état d'un grand nombre de combattants de l'EI tués lundi dans les combats alors que des tunnels ont été découverts et des équipements récupérés. Il n'y a pas eu de bilan pour les pertes irakiennes.
Il a ajouté que ses forces prenaient une pause mardi.
"Aujourd'hui, nous n'avons pas d'opérations. Dans les prochains jours nous avancerons par le nord", a-t-il dit après que les forces du Service du contre-terrorisme (CTS), formées à la guerre urbaine, avaient avancé lundi vers les limites de Mossoul.
"Je ne pense pas que reprendre la partie occidentale va nous prendre longtemps", a affirmé, sur un ton confiant, le général Joubouri, même si experts et commandants avaient prévenu que cette bataille serait l'une des plus dures contre l'EI.
Il reste "quelque 2.000" jihadistes à Mossoul-Ouest, selon un responsable américain du renseignement. Leur nombre était estimé à entre 5.000 et 7.000 avant le début de la vaste offensive, le 17 octobre, pour reprendre à l'EI son dernier grand bastion en Irak.
Les forces irakiennes peuvent compter sur les frappes de la coalition internationale qui a utilisé plus de 12.000 munitions contre l'EI depuis le début de l'opération.
Après un ralentissement fin 2016 de la progression des forces irakiennes dans la partie Est de Mossoul, la coalition a augmenté son degré d'implication.
Selon le général américain Chuck Corcoran, des dizaines d'avions survolent la ville à toute heure: les drones volaient au niveau le plus bas, les bombardiers au milieu et les avions espions U-2 et autres appareils de surveillance au-dessus.
Une perte totale de Mossoul serait un échec cinglant pour l'EI qui a perdu beaucoup de terrain ces derniers mois en Irak et en Syrie voisine. Le groupe jihadiste ne contrôlerait alors plus qu'une région autour de la ville irakienne de Hawija, à 180 km au sud-est de Mossoul, la cité de Tal Afar, à l'ouest de Mossoul, et de petites localités dans l'ouest irakien.
Sur le plan humanitaire, la situation se dégrade à Mossoul-Ouest où les quelque 750.000 habitants assiégés manquent de tout alors que les jihadistes ont fermé les hôpitaux.
Environ 350.000 enfants y "sont pris au piège", s'est alarmé Save the Children prévenant que "les conséquences des bombardements dans les rues étroites et densément peuplées risquent d'être plus meurtrières que tout ce que nous avons connu jusque-là dans ce conflit".
L'ONU veut de son côté établir rapidement de nouveaux camps dans l'éventualité d'un exode.
"Le fils de nos voisins est mort il y a 4 jours. Cela fait des semaines que les familles ne mangent plus qu'un maigre repas par jour, souvent composé de yaourt ou de pommes de terre bouillies", a raconté au téléphone à l'AFP Abou Ahmad depuis l'ouest de Mossoul.
Avec AFP