Les faits se sont déroulés vendredi, selon le général Ayoub Kacem, qui a dit ignorer combien de personnes étaient à bord ou leur nationalité.
"Repéré il y a trois jours, le navire "Goeast", battant pavillon comorien, s'est dirigé vers Abou Kamach et a entrepris son ravitaillement jeudi soir grâce à un tuyau à deux kilomètres de la côte", a-t-il indiqué.
La région d'Abou Kamach, où se trouve le plus grand complexe pétrochimique du pays, se situe à proximité de la frontière tunisienne, à environ 170 km à l'ouest de Tripoli.
Vendredi matin, l'embarcation des gardes-côtes de Tripoli s'était approché du navire et lui avait lancé des avertissements répétés, mais celui-ci n'a pas obtempéré, contraignant les gardes-côtes à ouvrir le feu sur le navire, touchant les deux réservoirs et le moteur, a ajouté le général Kacem.
Une vidéo publiée samedi sur leur page Facebook montre les gardes-côtes ouvrant le feu sur le bateau depuis une embarcation à une distance de quelques dizaines de mètres, touchant directement le pétrolier au moins à deux reprises. Le bateau a commencé à chavirer dans une mer agitée.
On peut voir par la suite sur les images de grandes quantités de liquide se déversant dans la mer. Il s'agit de diesel, selon un des gardes-côtes qui commentait les images.
Le navire avait réussi à charger 9.000 tonnes de diesel et les cales "étaient presque pleines", selon la page Facebook de la marine.
"Les gardes-côtes libyens ont voulu adresser un message clair et net aux trafiquants (...), aux navires de contrebande (...) à tous ceux qui oseraient à l'avenir toucher (aux ressources) des Libyens", a averti la marine.
Livrée au chaos depuis la chute du régime Kadhafi en 2011, la Libye est un havre pour les trafics en tous genres, surtout les produits subventionnés comme les carburants.
Le prix du carburant en Libye, un des moins chers au monde, fait de la contrebande des hydrocarbures notamment vers la Tunisie voisine ou vers l'Italie et Malte, une activité très lucrative.
La Libye dispose des réserves pétrolières les plus importantes d'Afrique, estimées à 48 milliards de barils et sa production s'élevait à 1,6 million de barils par jour avant 2011.
Avec AFP