Pour Clément Mierassa du Parti social-démocrate congolais (PSDC), il ne s’agit pas de financier n’importe quel parti. L’organisation des élections devrait être plus transparente afin que les partis de l’opposition accèdent en masse et facilement à ces financements, affirme ce personnage de l’opposition congolaise, saluant au passage l’adoption de cette loi au parlement.
Dans les rues de Brazzaville, les Congolais estiment que cette loi va contribuer à l’efficacité de l’action des partis politiques. Nombreux en effet ne fonctionnent que grâce à l’argent qu’apportent leurs présidents. "C’est une bonne initiative. Cela va contribuer à garantir l’indépendance des partis", indique un enseignant.
Avant l’adoption de cette loi, neuf partis dont le PCT au pouvoir bénéficiaient déjà de ces financements. L’UPADS, la principalement formation de l’opposition, en a profité pour organiser son tout dernier congrès en 2014. Mais cette formation politique note un versement irrégulier de cet argent dans sa caisse. "Pour nous, ce n’est pas un événement. L’Etat nous doit déjà 9 trimestres. Depuis 2014, l’UPADS n’a reçu aucun financement public pour son fonctionnement", dénonce un cadre de ce parti.
Une militante politique reconnaît que ces versements se faisaient de "façon officieuse", car il n’y avait pas de loi spécifique à ce sujet. "Aujourd’hui, on est passé à 19 partis politiques et l’Etat a promis de verser un milliard de francs CFA. Ce n’est pas rien", indique-t-elle.
Pour le président du Congrès pour la démocratie et la République (CDR), Bonaventure Boundzika, il ne s’agit pas de se réjouir comme si l’Etat avait décidé de distribuer de l’argent aux formations politiques, mais c’est le couronnement des efforts consentis par les leaders de ces partis. "Il ne s’agit pas de festoyer du fait que l’Etat va faire un don aux partis. Il s’agit de remplir les critères exigés par la loi", déclare-t-il.
Armand Mpourou, un autre chef de parti, la Dynamique pour le développement du Congo (DDC), se résout déjà à se mettre au pas. "Les critères ont établis, c’est à nous maintenant de les appliquer', estime-t-il.
Ngouela Ngoussou, correspondant à Brazzaville