Un haut fonctionnaire de l'administration camerounaise enlevé samedi dans le Sud-Ouest anglophone, une des deux régions du Cameroun anglophone en proie à des velléités séparatistes, a été libéré lundi, a rapporté le gouverneur de cette région, dans une déclaration à la radio d'Etat.
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"Le professeur Leke Tambo, le président du conseil d'administration du GCE (General Certificate of Education) Board (office anglophone des examens) vient d'être libéré dans son Lebialem natal où il a été kidnappé par des ravisseurs alors qu'il se rendait (à) des activités socio-politiques samedi dans son village", a déclaré Bernard Okalia Bilaï, gouverneur de la région du Nord-Ouest du Cameroun anglophone.
"C'est le lieu pour moi de remercier tous les chefs traditionnels, les grands notables et responsables politiques qui ont œuvré pour (sa) libération", a-t-il ajouté, sans préciser les circonstances de cette libération.
Il a précisé que M. Leke Tambo allait être présenté dès son retour à Yaoundé "aux responsables nationaux qui vont ouvrir certainement des enquêtes" sur les conditions de son rapt.
"Je voudrais saisir cette occasion pour appeler tous les acteurs de la vie socio-politique de la région au calme", a-t-il lancé.
Le directeur de l'Office anglophone des examens, Ivo Leke Tambo, a été enlevé samedi par des agresseurs non identifiés non loin de Lewo dans la région du Sud-Ouest, l'une des deux régions du Cameroun anglophone, selon des sources sécuritaires.
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Une vidéo diffusée par des sources proches des milieux sécessionnistes a montré ce haut fonctionnaire retenu dans un lieu indéterminé, assis par terre, à moitié nu.
L'enlèvement de M. Leke Tambo n'avait pas été confirmé par les autorités camerounaises jusqu'à sa libération.
Selon certains médias camerounais, les ravisseurs aurait exigé "une rançon de 100 millions de FCFA" (152.500 euros) et n'auraient obtenu que "20 millions de FCFA" (30.500 euros).
Sur les réseaux sociaux, un séparatiste anglophone proche des groupes armés actifs au Cameroun anglophone a indiqué que cette libération s'était faite "sans accord financier", expliquant que l'ex-otage avait été chargé de transmettre un message aux autorités de Yaoundé. La nature de ce message n'a pas été précisée.
La zone anglophone du Cameroun est en proie à des tensions grandissantes sur fond de rejet du pouvoir central de Yaoundé, et d'autres enlèvements ont eu lieu.
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Deux Tunisiens travaillant sur un chantier ont été enlevés le 15 mars par un groupe armé dans le sud-ouest du Cameroun, a annoncé lundi le ministère tunisien des Affaires étrangères.
En février, un sous-préfet et le responsable régional du ministère des Affaires sociales dans le nord-ouest avaient été enlevés à Batibo.