"Jean-Pierre Muteba a été remis en liberté [...] vers 19h00" (17h00 GMT) après "paiement d'une caution de 65.000 francs congolais" (50 dollars américains, une somme dans un pays ou près de 90% de la population vit avec moins de 1,25 dollar par jour), a déclaré à l'AFP Me Freddy Kitoko.
"Cette libération provisoire ne signifie pas que les enquêtes et les poursuites sont abandonnées", a indiqué l'avocat, rappelant que son client était poursuivi pour "rébellion" et "outrage à officier de police".
La défense de M. Muteba, qui conteste ces accusations, affirme que celui-ci a été arrêté violemment dans la rue alors qu'il se rendait seul au domicile d'un opposant, lundi, jour où l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti de l'opposant historique Étienne Tshisekedi (décédé en février), avait appelé à manifester dans tout le pays contre le président Joseph Kabila, dont le mandat est échu depuis le 20 décembre.
Comme Kinshasa et d'autres grandes villes de RDC, Lubumbashi, deuxième agglomération du pays et capitale de la province du Haut-Katanga avait été soumise à un fort déploiement militaire et policier après que les autorités eurent interdit tout rassemblement public à caractère politique ce jour là.
M. Muteba est le président de Dynamique, un des principaux syndicats du Katanga, la région minière d'où la RDC tire l'essentiel de ses recettes d'exportation grâce au cuivre et au cobalt. Ancien président de la Société civile du Katanga (coalition d'ONG, de syndicats et de représentants religieux), il a milité dans une association internationale de lutte pour la transparence fiscale et défend régulièrement les intérêts du personnel de la Gécamines, la principale société publique minière congolaise, qui va à vau-l'eau depuis des années.
Au pouvoir depuis 2001, M. Kabila a 45 ans et la Constitution lui interdit de se représenter. Il a nommé le 14 avril au poste de Premier ministre un dissident de l'UDPS, Bruno Tshibala.
Depuis lors, la coalition d'opposition du Rassemblement accuse M. Kabila de torpiller l'accord politique signé le 31 décembre pour permettre une sortie à la crise liée à son maintien en fonctions. Cet accord prévoit la formation d'un gouvernement d'union nationale et une présidentielle avant la fin de l'année.
Avec AFP