"Nous pensons que tout est en place et nous nous attendons à ce que demain, lundi 30 décembre, des dizaines de milliers de nos compatriotes se rassembleront aux abords du Parlement pour exprimer nos revendications de la manière la plus pacifique qui soit", a déclaré lors d'une conférence de presse le chef du Conseil des Patriotes (COP), Henry Costa.
Il a reproché au gouvernement de George Weah, au pouvoir depuis janvier 2018 dans ce pays anglophone d'Afrique de l'Ouest, de n'avoir pas apporté de réponses satisfaisantes pour combattre la pauvreté depuis la grande manifestation organisée par le collectif le 7 juin.
Lire aussi : Liberia: gouvernement et opposition rapprochent leurs points de vue après des pressions de Washington"Nous avons attendu pendant des mois, sans obtenir de réponse. Nous avons décidé de revenir pour envoyer un message qui cette fois ne pourra pas être ignoré", a ajouté M. Costa, un animateur de radio très populaire.
Une dissidence du COP, l'Independant Council of Patriots (Icop), qui souhaitait organiser une contre-manifestation, s'est dit déçue par l'interdiction de rassemblement. "Mais nous ne sommes pas un groupe rebelle", a expliqué son dirigeant, Rufus Neufville, en demandant lors d'une conférence de presse à ses membres de suspendre leur mobilisation.
Le ministère de la Justice a expliqué samedi avoir reçu de nombreuses demandes d'autorisation de manifester ou de contre-manifester lundi et qu'il avait "décidé de reporter sa décision" jusqu'au 30 janvier, soit une semaine après le deuxième anniversaire de l'arrivée au pouvoir de George Weah.
Lire aussi : Au Liberia, le réconfort dans la prière après la mort d'une trentaine d'enfantsD'ici là, "il n'y aura pas de rassemblement pacifique, de (mouvement) de protestation, de contre-protestation ou de manifestation", a assuré le ministère.
Les Nations unies et la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) avaient exhorté vendredi le gouvernement et l'opposition à redoubler d'efforts pour éviter que se tienne cette manifestation jugée à risque, dans un pays affligé par la pauvreté, la dévaluation de sa monnaie et l'inflation, et cherchant toujours à panser les plaies d'une guerre civile destructrice.
Quelques jours plus tôt, un influent membre du Congrès des Etats-Unis, le représentant républicain Chris Smith, avait enjoint les autorités de "respecter la liberté d'expression et de rassemblement des citoyens libériens".
Avec AFP