Liberté refusée pour trois opposantes zimbabwéennes accusant la police de torture

Joana Mamombe, députée du MDC, l'une des trois opposantes arrêtées jeudi dans les bureaux de leur avocat qu'elles rencontraient au sujet d'un autre dossier dans lequel elles sont toutes trois inculpées de "participation à une manifestation illégale" le 3 mai.

La justice zimbabwéenne a refusé lundi la remise en liberté sous caution d'une parlementaire et de deux militantes de l'opposition, accusées d'avoir menti en affirmant avoir été enlevées et torturées par la police en mai, a indiqué un groupe d'avocats.

Joana Mamombe, députée du Mouvement pour le Changement démocratique (MDC) , Cecilia Chimbiri et Netsai Marova, deux militantes de l'aile jeunesse du parti ont été arrêtées jeudi dans les bureaux de leur avocat qu'elles rencontraient au sujet d'un autre dossier, dans lequel elles sont toutes trois inculpées de "participation à une manifestation illégale" le 13 mai.

Portées disparues à l'issue de cette manifestation violant les règles du confinement destinées à lutter contre la propagation du nouveau coronavirus, les trois femmes avaient été retrouvées blessées au bord d'une route des faubourgs d'Harare et hospitalisées.

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Elles ont accusé la police de les avoir arrêtées, emmenées hors de la capitale, puis frappées et torturées, et d'avoir sexuellement agressé l'une d'entre elles, ce qui leur a valu d'être inculpées le 13 juin de "fausses déclarations préjudiciables à l'Etat" et placées en détention provisoire.

La députée et les trois militantes "se sont vues refuser une libération sous caution", a déclaré lundi, à l'issue de leur comparution, Kumbirai Mafunda, porte-parole des Avocats du Zimbabwe pour les droits humains (ZLHR).

"Le magistrat a fait droit aux arguments du procureur selon lesquels" le risque qu'elles prennent la fuite "était une raison évidente de ne pas les remettre en liberté sous caution", a-t-il expliqué aux journalistes.

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Les trois femmes ont nié avoir fait de fausses déclarations et le porte-parole du MDC, Fadzai Mahere, s'est demandé comment elles pouvaient être accusées d'avoir menti sur leur enlèvement et les tortures, alors que leurs blessures prouvent qu'elles ont subi des violences.

Neuf rapporteurs spéciaux de l'ONU, qui ne parlent pas au nom de l'ONU mais lui rapportent leurs conclusions, ont appelé le Zimbabwe à abandonner les poursuites contre les trois femmes et à faire cesser les enlèvements et la torture.

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