Parmi les près de 10.000 personnes dont l'ONG a analysé les données, 94,2% étaient des migrants, en majorité extra-européens, indique MDM dans cette enquête sur l'accès aux soins des personnes les plus vulnérables sur le plan sanitaire, effectuée en 2015.
Plus de la moitié avaient "une autorisation de séjour en Europe", précise-t-elle dans le rapport, réalisé grâce au réseau de MDM dans une trentaine de villes de 11 pays européens (Belgique, Espagne, France, Grèce, Luxembourg, Pays-Bas, Norvège, Royaume-Uni, Suède, Suisse).
"Parmi les raisons de migration citées, seuls 3% des patients déclarent avoir quitté leur pays d'origine entre autres pour des raisons de santé", indique MDM. 53,1% ont indiqué avoir émigré pour des raisons économiques, 20,5% pour des raisons politiques et 13,7% pour fuir la guerre.
"Ces chiffres montrent que la migration pour des raisons de santé ne correspond pas à la réalité des personnes que nous rencontrons et que ce mythe devrait être supprimé des discours politiques", estime l'ONG.
"L'accès aux soins en Europe pour les migrants et les réfugiés est alarmant", constate-t-elle globalement, faisant part de sa déception "immense face à l'incapacité des gouvernements européens de s'accorder sur des règles communes" pour mieux accueillir les migrants.
En incluant tous les types de patients accueillis dans son réseau en Europe, MDM relève que 40% "nécessitent des soins urgents ou assez urgents", 73,7% "nécessitent un traitement indispensable" et 51,1% "ont au moins une maladie chronique n'ayant jamais été traitée".
"67,5% des personnes rencontrées en Europe n'ont pas de couverture santé", précise le rapport, déplorant en particulier la situation sanitaire des enfants.
Dans un communiqué publié avec son rapport, Médecins du Monde demande aux Etats membres et aux institutions de l'UE "l'accès de tous aux systèmes de santé nationaux" et "des conditions d'accueil appropriées en accord avec les standards minimums de santé publique".
Avec AFP