Dans des circonstances demeurées incertaines, les colons portugais ouvrirent le feu sur des paysans qui protestaient pacifiquement contre l'arrestation d'indépendantistes venus discuter avec les administrateurs coloniaux.
La fusillade fit entre 14 et 600 morts, selon que l'on se réfère aux archives portugaises ou à la version officielle mozambicaine.
"C'est ici que la patience des Mozambicains a trouvé ses limites. Le peuple s'est très rapidement résolu à soutenir l'indépendance en réaction à la douleur causée par le massacre de Mueda", a souligné le président Filipe Nyusi, dans un discours devant plusieurs centaines de personnes.
Tous les intervenants, parmi lesquels ne figuraient pas de représentants de l'opposition, ont appelé à l'unité nationale et à la paix, dans un contexte où la Renamo, principal parti d'opposition issu de la guérilla, fait le forcing pour obtenir un meilleur partage du pouvoir avec le Frelimo, notamment dans les provinces où il s'est imposé électoralement fin 2014.
"J'ai une demande à faire à tout le peuple mozambicain: qu'il reste uni et qu'il s'unisse à la personne qu'il a élu à la tête de notre pays, afin que nous puissions surmonter ensemble toutes nos difficultés", a déclaré l'ancien président Joaquim Chissano.
Au même moment, depuis Maputo, la Renamo a dénoncé des attaques de l'armée contre ses forces dans les provinces de Tete (ouest) et d'Inhambane (centre).
Des échanges de tirs ont eu lieu dimanche. Ils ont fait un mort et un blessé parmi les policiers, a indiqué mercredi Radio Mozambique.
L'un des derniers pays d'Afrique a être décolonisé, le Mozambique est resté sous domination portugaise pendant cinq siècles, jusqu'à ce que la Révolution des oeillets au Portugal conduise au démantèlement de l'empire colonial.
Mueda, ville natale de M. Nyusi, demeure l'un des bastions du Frelimo, le parti qui a conduit le pays à l'indépendance en 1975 et est au pouvoir depuis.
Ancienne rébellion dans la longue guerre civile mozambicaine (1976-1992), la Renamo n'avait pas hésité en 2013 à reprendre les armes pour asseoir ses revendications. Elle ne reconnaît pas sa défaite aux élections d'octobre 2014, ce qui ne l'empêche pas d'être revenue siéger au Parlement.
Avec AFP