HRW dénonce des exactions impunies de l'armée et de l'ex rébellion au Mozambique

Des policiers angolais dans Luanda (archives)

L'armée du Mozambique et l'ancienne rébellion de la Renamo se sont rendues coupables, avant le cessez-le-feu qui a mis fin à leurs combats fin 2016, à de multiples exactions restées largement impunies, seloni Human Rights Watch.

Dans un document de 65 pages, l'ONG a établi une longue liste d'abus recensés dans le centre du pays entre 2015 et 2016, qu'elle attribue aux forces gouvernementales (disparitions, torture, détentions arbitraires) et aux rebelles (assassinats et pillages).

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"Plus d'un an après l'instauration d'un cessez-le-feu, le gouvernement mozambicain n'a interpellé aucun membre de ses forces ou de la rébellion pour ces crimes", a déploré un responsable de HRW, Iain Levine.

"Le gouvernement doit enquêter sur ces abus des deux camps et poursuivre leurs auteurs", a-t-il ajouté.

Ancienne rébellion de la guerre civile mozambicaine (1976-1992), la Renamo a repris les armes dans le centre du pays en 2013 pour contester la mainmise du Frelimo, le parti qui tient les rênes du pouvoir depuis l'indépendance de 1975.

La Renamo, qui dispose de députés au Parlement, réclame une plus grande décentralisation de l'Etat et une meilleure intégration de ses militants armés dans la police et l'armée.

Son chef, Afonso Dhlakama, a proclamé fin 2016 un cessez-le-feu pour faire avancer les négociations en cours avec le pouvoir. Cette trêve est largement respectée.

Mais ces discussions n'ont pas abouti jusque-là à la signature d'un accord de paix formel entre les deux camps.

Etablies à partir de plus de 70 entretiens avec des victimes ainsi qu'avec des militaires, des policiers et des militants de la société civile, les violations des droits de l'homme documentées par HRW ont été démenties par les deux camps.

Sollicité par l'ONG, le cabinet du président Filipe Nyusi a catégoriquement rejeté toutes ces accusations. De son côté, la Renamo a qualifié les soupçons d'assassinats politiques de "propagande" émanant du parti au pouvoir, le Frelimo.

HRW a relevé que ces abus avaient cessé depuis le cessez-le-feu. "L'impunité des auteurs de (ces) violations, qui dure depuis longtemps au Mozambique, ne fait qu'encourager de futurs abus", a toutefois mis en garde Iain Levine.

Avec AFP