"Nous ne voyons plus comment le sommet va aider le secteur humanitaire à répondre aux besoins massifs engendrés par la violence continue contre les patients et le personnel médical en Syrie, au Yémen et au Sud-Soudan, par le blocage des civils en fuite aux frontières de la Jordanie, la Turquie et la Macédoine, par le traitement inhumain des réfugiés et migrants qui tentent désespérément de trouver refuge en Grèce et en Australie", égrène MSF dans un communiqué reçu jeudi.
L'organisation estime aussi que la réunion d'Istanbul ne servira à rien pour remédier à la faiblesse constatée des réponses aux récentes épidémies (Ebola, fièvre jaune) en Afrique ou aux "graves restrictions mises en places par certains Etats" en terme d'accès humanitaire.
"La responsabilité des Etats dans toutes ces situations, et la capacité amoindrie des humanitaires à y répondre (...) sera ignorée", dénonce-t-elle.
Selon les Nations unies, quelque 80 pays au moins doivent participer les 23 et 24 mai au sommet d'Istanbul. Au dernier pointage, 45 seulement seront représentés par leurs chefs d'Etat et de gouvernement.
Médecins sans Frontières, qui est l'une des principales ONG pourvoyeuses d'aide humanitaire dans le monde, est elle-même devenue une cible récurrente dans les zones de conflit, avec 75 des hôpitaux qu'elle dirige ou soutient victimes de bombardements en 2015.
Le 27 avril, la destruction sous les bombes du régime syrien d'un hôpital lié à MSF a fait 55 morts dans la ville d'Alep, selon le dernier bilan établi par l'organisation.
Nombre d'autres infrastructures de l'ONG ont été prises pour cibles, notamment en Afghanistan où un raid aérien américain sur un hôpital de Kunduz a fait 42 morts en octobre 2015, ou au Yémen, où un autre établissement a été touché à la même époque par des raids saoudiens.
Avec AFP