M. Museveni a fait son discours à Nairobi à l’occasion de 51 ans de l'indépendance du Kenya, quelques semaines après l'abandon par la CPI des poursuites contre le président Uhuru Kenyatta.
"Je déposerai une motion à la prochaine réunion de l'Union africaine (UA) pour que tous les Etats africains se retirent de la Cour. Ils pourront ainsi se débrouiller avec leur propre Cour", a indiqué Museveni applaudi par l’assistance.
"La CPI déstabilise les Etats africains. Nous leur avons dit d'attendre la fin de mandat de Kenyatta et Ruto avant de les juger, ils ont refusé", a ajouté plus loin M. Museveni, parlant aux côtés de M. Kenyatta. "Et maintenant, regardez, ils ont retiré les accusations portées contre M. Kenyatta".
Le président kényan, qui s'était réjoui d'être "innocenté" par la CPI, était soupçonné de crimes contre l'humanité pour son rôle présumé dans les violences postélectorales de fin 2007-début 2008 au Kenya, qui avaient fait plus de 1.000 morts et 600.000 déplacés.
Selon des observateurs, l'abandon des procédures contre M. Kenyatta est le plus grand échec de la CPI depuis sa création en 2002.
Les procédures engagées contre le vice-président kényan, William Ruto, poursuivi devant la CPI pour des accusations similaires, continuent.
L'UA a par le passé accusé la CPI de "racisme", affirmant qu'elle s'en prenait en priorité aux Africains. Fin 2013, elle avait demandé une suspension du procès des dirigeants kényans, une requête rejetée par l'ONU.
L'Union africaine doit tenir son prochain sommet les 30 et 31 janvier dans ses quartiers généraux de la capitale éthiopienne, Addis Abeba.
34 pays africains comptent parmi les 122 Etats qui ont ratifié le traité fondateur de la CPI, et un retrait africain de la Cour pourrait sérieusement miner le crédit de l'institution.