N'Djamena promet qu'il n'y aura pas de nouvelle mesure d'austérité en 2018

Abdoulaye Sabre Fadoul, ministre des Finances et du Budget à N’Djamena, Tchad, 13 juin 2017 (VOA/André Kodmadjingar)

Le Tchad ne connaîtra pas de nouvelles mesures d'austérité cette année, a promis le ministre tchadien des Finances, alors que le pays est en proie à une importante grogne sociale après la mise en œuvre de réformes contraignantes début 2018.

"Il n'y aura pas d'autres coupes (dans les salaires des fonctionnaires) pour l'année", a indiqué le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Sabre Fadoul, dans un entretien jeudi à l'AFP.

Le gouvernement a coupé en janvier de 50% les primes ou indemnités des fonctionnaires - déjà réduites de 50% en 2016 - entrainant une forte grogne sociale, marquée par une grève générale du service public et des manifestations systématiquement interdites par les autorités.

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L'impôt sur le revenu a aussi augmenté début 2018, mais "les plus petits revenus sont désormais exonérés d'impôt", a souligné M. Sabre Fadoul.

"Aujourd'hui, les travailleurs peinent à se nourrir. Un fonctionnaire a perdu environ 100.000 FCFA (152 euros) par mois depuis 2016 où le gouvernement avait déjà mis en place 16 mesures d'austérité", a affirmé à l'AFP le porte-parole des syndicats ayant appelé à la grève, Michel Barka.

Le pays de près de 15 millions d'habitants compte environ 92.000 fonctionnaires civils. Le ministre a promis qu'un audit du nombre de serviteurs de l'Etat - réclamé par les syndicats - serait établi cette année pour estimer le nombre des fonctionnaires fantômes.

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Nation alliée de la France dans la lutte anti-jihadiste, le Tchad doit aussi contribuer à hauteur de 10 millions d'euros au financement de la force conjointe du G5 Sahel. "La contribution est assez importante mais nous sommes prêts à faire notre devoir pour que cette force soit opérationnelle", a assuré le ministre.

Comme d'autres pays d'Afrique centrale, le Tchad a reçu une facilité de crédit du Fonds monétaire international (FMI) de 312,1 millions de dollars sur trois ans.

Mais pour recevoir un second décaissement, N'Djamena doit maîtriser sa masse salariale et régler sa dette avec le groupe anglo-suisse Glencore. Celle-ci s'élève à 1,36 milliards de dollars, selon M. Sabre Fadoul.

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Le pays tente de "diversifier ses partenaires économiques", a encore déclaré M. Sabre Fadoul, citant comme exemple les Emirats arabes unis, qui ont investi dans l'élevage, l'Arabie saoudite, qui a donné un appui budgétaire ou encore la Chine, présente pour un nouveau complexe pétrolier et gazier dans la région du Lac Tchad.

Avec AFP