Le nombre de candidates est sept fois supérieur à celui des dernières législatives de 2009, lorsque seulement 12 femmes s'étaient lancées dans la bataille électorale.
Mais si elles représentent près de 15% des 597 prétendants, on ne les voit que 5,89% du temps d'antenne accordé aux invités politiques, révèle Maharat, ONG qui suit le déroulement des élections.
L'organisation a mené une étude sur la base des débats préenregistrés, émissions en direct, bulletins d'informations et entretiens exclusifs sur les chaînes de télévision du pays entre le 26 mars et le 8 avril.
Le Liban organise ses premières élections en près d'une décennie, après que le Parlement actuel, élu en 2009, a prorogé son mandat à trois reprises, invoquant des risques sécuritaires et une loi électorale caduque et insatisfaisante.
L'Assemblée, formée de 128 membres, a fini par entériner l'an dernier une nouvelle loi électorale, à l'issue de plusieurs mois de tiraillements.
"Cette loi garantit une concurrence équitable entre les candidats masculins et féminins", rappelle Tony Mikhael, qui dirige l'équipe chargée de surveiller les médias au sein de Maharat.
Les médias "devraient soutenir l'égalité des genres et donner aux femmes les mêmes chances" pour briguer un siège au Parlement, estime-t-il.
Les médias du pays assurent une couverture exhaustive de la campagne électorale, proposant aux candidats une visibilité médiatique en contrepartie de montants vertigineux, en l'absence de garde-fous institutionnels, ce qui pénalise de nombreux candidats, notamment celles et ceux n'appartenant pas aux partis politiques au pouvoir, selon l'ONG.
Sur les 86 femmes en lice, seules 12 sont issues des partis traditionnels.
Quant au Hezbollah, il a refusé de présenter des candidates. "Nous, au Hezbollah, n'avons pas de femmes pour ce travail", avait déclaré le chef du parti, Hassan Nasrallah lors d'un discours télévisé en janvier.
Avec AFP