Il s’agissait de premières obsèques officielles que les autorités du Congo-Brazzaville ont organisées pour des personnes mortes dans le Pool.
Devant l’esplanade du palais des congrès, des cercueils des 18 victimes ont été exposés sur les camions remorques. Les parents, inconsolables, affichaient leur deuil sous les paillotes, à l’abri d’un soleil de plomb qui a frappé la capitale congolaise.
Your browser doesn’t support HTML5
Parmi les victimes, trois enfants dont un d’une année seulement. On compte aussi le conducteur du train et le chauffeur d’une ambulance, tous tués dans l’exercice de leur profession par les miliciens ninjas du Pasteur Ntumi. Ce dernier est toujours recherché par la justice congolaise qui a décerné un mandat d’arrêt contre lui.
Le président Denis Sassou N’Guesso a pris part à ces obsèques. Pendant la cérémonie d’hommage à ces victimes d’intolérance, son Premier ministre Clément Mouamba a appelé la communauté internationale à condamner les actes de terrorisme commis par le Pasteur Ntumi. Il a dénoncé une manipulation du concept de démocratie par les ninjas, adeptes d’une idéologie messiaque.
"Le Congo est en deuil parce que des compatriotes sont tombés sous les balles de l’intolérance politique, victimes d’une lecture arrogante et erronée de la vie démocratique", a affirmé M. Mouamba.
Pour le ministre de la communication Thierry Moungalla, les auteurs de ces actes "sont des barbares, des malades". La population réclame justice et demande aux autorités de mettre la main sur eux, a-t-il ajouté.
La population a demandé que soit mise fin à la crise du Pool. "Nous condamnons la violence sous toutes ces formes. Mais après avoir pleuré, nous souhaitons que le gouvernement mettre fin à cette situation", a déclaré un jeune ressortissant du Pool.
Ces 18 victimes ont été enterrées au cimetière du centre-ville de Brazzaville, près du site où étaient les victimes de l’explosion du dépôt de munitions du 4-mars. Les trois autres corps tombés dans le Pool n’ont pas encore été identifiés, et sont toujours à la mort de Brazzaville.
Reportage de Ngouela Ngoussou à Brazzaville