"Les services de sécurité et de la Douane mènent depuis dimanche des opérations d'assainissement au niveau de la région de 'Gargarate' (...) en vue de mettre fin aux activités de contrebande et de commerce illicite", indique la MAP, qui cite un communiqué des autorités régionales (wilaya).
Ces opérations "ont permis jusqu'à présent l'évacuation de trois points de rassemblement de carrosseries de voitures et de camions d'occasion" et la saisie de 600 voitures, selon la MAP.
La région de Gargarate est traditionnellement le théâtre de nombreux trafics vers l'ouest africain, notamment de voitures volées, et est communément appelée "Kandahar" par ses habitants en référence aux trafics qui ont cours dans le sud afghan.
Gargarate est située dans le sud-ouest du Sahara occidental, un territoire sous le contrôle de Rabat mais que se disputent le Maroc et les indépendantistes saharaouis du Front Polisario.
Selon le site internet d'information marocain 360 (proche du palais royal), elle a lieu au sud de Gargarate, et notamment au-delà du "mur" de défense marocain, une barrière de sable bâtie sur près de 2.500 kilomètres par Rabat dans le Sahara pour lutter contre le Polisario.
L'opération marocaine intervient dans un contexte de tensions grandissantes entre Rabat et Nouakchott. Les relations se sont notablement dégradées depuis la réélection en juin 2014 du président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz (arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en 2008).
Abandonnant peu à peu sa position de neutralité sur le Sahara occidental, le président mauritanien s'est publiquement rapproché du Polisario, recevant notamment le 12 août deux de ses responsables.
Ces tensions se cristallisent en particulier autour de Lagouira, une bourgade désertique au sud de Gargarate. Le Maroc considère cette localité, située au-delà de son "mur" de protection et voisine du port mauritanien de Nouadhibou, comme partie intégrante de son territoire depuis le départ du colonisateur espagnol.
Rabat a longtemps laissé l'armée mauritanienne y patrouiller librement, mais avait vivement protesté fin juillet lorsque des soldats mauritaniens y avaient hissé le drapeau de leur pays.
Avec AFP