Pierre Nkurunzuzi a prononcé son discours devant une foule qu’un de ses conseillers en communication estime à entre 10.000 et 15.000 personnes à Busoni, dans la province de Kirundo (nord-est), où il avait choisi de lancer sa campagne.
"Le pays se porte très bien", a lancé le chef de l’Etat burundais minimisant "des rumeurs qui sont proférées ici et là", selon les propos de ce conseiller.
Toujours selon son conseiller, M. Nkurunziza a souligné que le parti au pouvoir CNDD-FDD, ex-rébellion du temps de la guerre civile (1993-2006), était "une chance historique" pour le pays et que, si "la paix et la sécurité étaient revenues au Burundi", il lui restait à "parachever le processus de réconciliation.
La présidentielle du 15 juillet doit être précédée lundi par des élections législatives et communales que l'opposition n'exclut pas de boycotter et dont la communauté a réclamé le report compte tenu de la crise qui secoue le pays depuis l'annonce fin avril de la candidature de Pierre Nkurunziza à la présidentielle.
Les adversaires du président estiment sa candidature à un troisième mandat contraire à la Constitution et à l'accord d'Arusha qui avait ouvert la voie à la fin de la guerre civile burundaise.
L'annonce de sa candidature a déclenché des manifestations longtemps quasi-quotidiennes à Bujumbura et dans quelques villes de province, qui ont été ponctuées de heurts meurtriers.
Au moins 70 personnes ont péri dans les violences - affrontements, répression, attentats à la grenade, assassinats - qui ont émaillé la contestation, selon une ONG burundaise.