"Ce sont plus de trois milliards de FCFA que l'Etat verse chaque mois à ces enseignants sur seulement cinq des huit régions du pays", a indiqué Salissou Oubandoma, vice-président de la Haute Autorité de lutte contre la corruption et infractions assimilées (Halcia) qui a publié les "résultats provisoires" d'une enquête diligentée en juin par le gouvernement.
Ces enseignants sont composés de "contractuels":"1.917 qui n'existent pas du tout" sur les listes officielles d'émargement et "648" qui y figurent "deux ou trois fois", a expliqué Salissou Oubandoma à la télévision publique.
Au cours de cette enquête, "70.000 enseignants ont été passés au peigne fin" dans la capitale, à Dosso (sud-ouest), Agadez (nord), Diffa et Tahoua (ouest), a-t-il indiqué.
L'enquête a été menée "école par école" par des gendarmes et des civils. Les résultats des régions de Zinder (centre), Maradi (centre-sud) et Tillabéri (ouest) seront divulgués prochainement, a-t-il assuré.
Selon les syndicats, les agents "contractuels" représentent environ "80%" du corps des enseignants du pays.
Faute de budgets conséquents pour recruter des enseignants titulaires, les autorités font appel depuis une dizaine d'années à des "contractuels", souvent sans aucune formation, pour dispenser des cours dans le primaire, le secondaire et dans les écoles professionnelles.
A titre de rénumération, un "contractuel" reçoit "un pécule mensuel de 75.000 à 100.000 FCFA" (114 à 152 euros), a dit M. Oubandoma. Globalement, l'Etat nigérien débloque quelque "7 milliards de FCFA" pour la seule rémunération des "contractuels" de l'éducation, a-t-il noté.
A ce jour, les autorités "ignorent jusqu'au nombre exact de contractuels et les sommes qui leur sont précisément consacrées", a confié à l'AFP un responsable d'une institution financière internationale.
Les autorités "soupçonnent" des fonctionnaires de tenir "des listes parallèles" pour "détourner de l'argent" alloué aux enseignants, selon ce responsable.
Avec AFP