En plus de 10 fosses communes confirmées lors de l’enquête, les experts de l’ONU ont, selon M. Gilmour, ont reçu des allégations des habitants de Tshibulumbu, dans le Kasaï central, faisant état de sept autres.
" Il y a Allégations d'au moins sept autres fosses communes que nos équipes cherchent à vérifier", indique M. Gilmour dans une déclaration faite à Génève.
Ces éléments avaient fait l'objet des révélations faite à VOA Afrique par Paul Nsapu, secrétaire général de la Fédération internationale pour la défense des droits de l'homme (FIDH) pour l'Afrique.
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Révélant les éléments du rapport des enquêteurs, M. Gilmour affirme que ceux-ci "ont visité au moins deux fosses communes où ils pouvaient voir des membres de cadavres sortant du sol".
"Ces corps seraient ceux des personnes tuées par les FARDC le 10 février 2017 à Tshimbulu. Les cadavres auraient été déplacés dans des camions militaires puis enterrés par les FARDC. Il y avait des informations crédibles sur une troisième fosse commune au même endroit que l'équipe d'enquête sur les droits de l'homme ne pouvait pas visiter", explique-t-il.
Selon lui, les coordonnées géographiques des trois fosses communes ont été partagées avec le Gouvernement, en plus des sept autres partagées avec les responsables de la RDC en décembre 2016.
"Cela porte à 10 le nombre total de charniers confirmés dans le contexte de cette crise et il y a Allégations d'au moins sept autres fosses communes que nos équipes cherchent à vérifier", précise le sous-secrétaire aux droits de l’homme des Nations unies.
Cela porte à 10 le nombre total de charniers confirmés dans le contexte de cette crise et il y a Allégations d'au moins sept autres fosses communes que nos équipes cherchent à vérifier"le sous-secrétaire aux droits de l’homme des Nations unies
"A Tshimbulu, le 10 février 2017, au moins 40 miliciens présumés de Kamuina Nsapu, dont plusieurs mineurs, auraient été abattus par les FARDC dans des affrontements avec la milice, pour la plupart sans armes armées ou armées. Certaines des victimes auraient été abattues par des éléments des FARDC, soit blessées, couchées au sol ou en quête d'un abri dans des maisons", détaille-il.
M. Gilmour souligne toutefois qu’un déploiement urgent d'expertise médico-légale et balistique permettrait de déterminer qui est responsable de ces fosses communes.
Une tâche qui n'est pas toujours simple. Car parfois les experts onusiens sont menacés par les agents de sécurité, se plaint M. Gilmour. "Cela s'est produit la semaine dernière à Nkonko lorsque les officiers de l'armée ont essayé d'empêcher notre équipe d'accéder à un site de fosse commune", cite-t-il en exemple.
Félicitant le gouvernement pour avoir expédié une mission des magistrats dont l’enquête a permis l’arrestation la semaine dernière de sept militaires de l’armée congolaise en relation avec des vidéos du massacre des civils à Lomba Mwanza, M. Gilmour usage excessif de la force et exécutions extrajudiciaires par les forces de défense et de sécurité.
Le sous-secrétaire de l’ONU condamne aussi la pratique de la milice "consistant à tuer des acteurs de l'État et à recruter des enfants dans ses rangs, ainsi qu'à cibler les symboles et les institutions de l'État, comme les bâtiments gouvernementaux, les commissariats et les églises".
Malgré l’accalmie et même la neutralisation de ces miliciens dont le gouvernement parle, M. Gilmour signale que des affrontements et tueries ont toujours lieu.
Selon l’ONU, plusieurs centaines de personnes ont été tuées et d’autres, blessées depuis que la milice a lancé son insurrection en réaction à l’assassinat de son leader, Kamwina Nsapu, mi-2016.
Le leader de la milice s’était révolté contre le pouvoir de Kinshasa et exigeait "la libération du terre se ses ancêtres".