Une partie de l’opposition qui siège au Cadre national de dialogue politique (CNDP) menace de geler sa participation au sein de cette institution jusqu’à nouvel ordre pour protester contre cette désignation qui ne fait pas l’unanimité.
"Ce sont deux individus qui sont à la manœuvre de ce que vous appelez le gel de participation de la composante opposition au CNDP. Aujourd’hui, nous notons surement avec réserve l’absence de deux ou trois individus sur les 15 que compte la composante", explique Alladoum Djarma Baltazare rapporteur général du CNDP et porte-parole du front pour le changement et l’alternance démocratique, un regroupement de l’opposition.
Lire aussi : Polémique autour de la mise en place de la Céni au TchadIl fait allusion au chef de l’opposition tchadienne Saleh Kebzabo, qui a signé un communiqué de presse demandant aux représentants de l’opposition qui siègent au CNDP de geler leur participation pour protester non seulement contre la désignation de Kodi Mahamat comme président de la Céni, mais aussi pour réitérer l’annulation du décret 216 portant composition de 30 membres de la Céni dont 15 de la majorité et 15 de l’opposition.
Alladoum Djarma Baltazare estime que "c’est une suspension".
Mahamat Ahmad Alhabo, membre du front de l’opposition nouvelle pour l’alternance et le changement qui accepte de geler sa participation au CNDP dont il en est le vice-président, déplore le comportement de ses compagnons qui font le jeu du pouvoir.
"Nous avons exigé aux 15 personnes qui représentent l’opposition au sein du CNDP de geler leur participation jusqu’à ce que cette question soit réglée. Ce n’est pas la majorité qui désigne les représentants de l’opposition au CNDP. S’ils veulent faire la même chose (qu'ils ont faite) à la Céni, (il s'agit) d'une violation de la loi, et on avisera".
Lire aussi : L'Union africaine demande "la suspension de la proclamation des résultats définitifs"Pour Jean Bernard Padaré, secrétaire national chargé des groupements socioprofessionnels du MPS, le parti au pouvoir, l’opposition fait de la gesticulation.
Pour lui, "ce n’est pas parce qu'un ou deux membres (...) de l’opposition le réclament qu'on doit remettre en cause ce qui a été unanimement fait. Il y aura des élections qu’on le veuille ou non".
C’est sous ce climat de tension politique que les 31 membres de la Céni -y compris le président de cette institution Kodi Mahamat récusé par une partie de l’opposition tchadienne- vont prêter serment ce jeudi 4 avril devant la cours suprême.