Près de 55.000 Algériens ont été poursuivis en justice pour terrorisme

Des membres des forces spéciales algériennes de recherche et d'intervention s'entraînent au commissariat d'Algers, le 15 juillet 2014.

Près de 55.000 personnes ont été poursuivies en justice en Algérie pour des affaires de terrorisme depuis le début des années 90, a-t-on appris mardi auprès du ministère de la Justice.

Il s'agit du premier chiffre global communiqué par les autorités concernant les poursuites pour terrorisme depuis la fin de la décennie noire au début des années 2000.

Le ministre de la Justice Tayeb Louh a expliqué lundi devant les sénateurs que son ministère avait établi "une base de données centralisée (...) pour les individus poursuivis pour crime terroristes".

Cette base de données, mise en place en 2014, a répertorié les dossiers depuis le début des années 90, a précisé mardi le ministère interrogé par l'AFP.

"Le nombre global d'individus poursuivis pour crimes terroristes et inscrits sur la base de données (...) s'élevait au 21 décembre à 54.457 personnes", a indiqué M. Louh.

Ce chiffre englobe des personnes qui n'ont pas encore été jugées, qui ont été condamnées par contumace ou non, ou encore qui ont été amnistiées dans le cadre de la politique de réconciliation nationale mise en oeuvre par le président Abdelaziz Bouteflika.

Certaines de ces personnes ont par ailleurs pu avoir été tuées par les forces de sécurité.

M. Louh n'a pas fourni de détails sur les différents cas. La justice algérienne a prononcé des centaines de peines capitales. Mais aucun condamné n'a été exécuté depuis 1993.

La guerre civile a commencé début 1992, après la décision des autorités d'annuler les élections législatives à la suite de la large avance au 1er tour fin 1991 du Front islamique du salut (FIS), dissous par la suite. Elle a fait 200.000 morts (officiel). Près de 15.000 islamistes ont déposé les armes depuis 1999.

Avec AFP